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Actualités - CHRONOLOGIE

Dialogue Eltsine-Douma sur le premier ministre

Valse hésitation de quelques heures dans un premier temps; pas de deux dans un deuxième temps: la Russie a fini par s’acheminer vers un compromis sur le choix d’un premier ministre, Boris Eltsine et les députés entamant un dialogue, deux jours avant l’examen par la Douma de la candidature de Serguei Kirienko, le poulain du président. Lors d’un premier vote, mercredi, les députés, majoritairement communistes et nationalistes, avaient demandé au chef de l’Etat de retirer la candidature de M. Kirienko, actuellement premier ministre par interim, le temps d’organiser une «table ronde» avec la participation des représentants des partis politiques et des pouvoirs exécutif et législatif. Mais, lors d’un deuxième vote, ils ont retiré leur exigence concernant M. Kirienko, un libéral de 35 ans, qui a en tout et pour tout un an d’expérience gouvernementale au ministère de l’Energie. Entre-temps, le Kremlin a accepté d’entamer le dialogue, tout en indiquant qu’il était hors de question de retirer la candidature de M. Kirienko. Le porte-parole du président, Sergueï IastrJembski, a annoncé que M. Eltsine recevrait jeudi les présidents de la Douma (Chambre basse du Parlement), Guennadi Seleznev, et du Conseil de la Fédération (Chambre haute), Egor Storïev, aux côtés de Sergueï Kirienko, dans sa résidence à Rous, au nord de Moscou. La rencontre d’aujourd’hui «ne peut pas remplacer la table ronde» sur la formation du gouvernement, a averti M. Seleznev. Le Conseil de la Fédération — habituellement bienveillant à l’égard de M. Eltsine — a également demandé mercredi au président russe l’ouverture d’un dialogue sur la composition du nouveau gouvernement. «Le fait que le président invite (les présidents des Chambres) à Rous est assez inhabituel. D’habitude, cette résidence (située à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Moscou) est réservée aux chefs d’Etat», a commenté M. Iastrjembski. Cette rencontre impromptue «constitue une réponse exhaustive» à l’appel des députés, a tenu à préciser le porte-parole. Boris Eltsine n’a pas «d’autre candidat», a-t-il ajouté. Vendredi dernier en annonçant qu’il proposerait la candidature de M. Kirienko, M. Eltsine avait menacé la Douma de dissolution au cas où elle rejetterait son choix à trois reprises, comme le lui autorise la constitution. Le débat sur la candidature de M. Kirienko doit intervenir vendredi à la Douma, mais M. Seleznev n’a pas exclu que le vote n’intervienne que mercredi prochain. «La Douma et le président ont entamé un marchandage politique, chacun essayant de montrer à l’autre qu’il est le plus fort», note Nikolaï Petrov, analyste à l’antenne moscovite du Centre Carnégie. Les trois partis de la gauche parlementaire qui détiennent la majorité relative à la Douma avec 221 sièges sur 450, ont déjà annoncé qu’ils voteraient contre la candidature de M. Kirienko. Si la discipline de vote est observée, ce qui n’est pas garanti, il suffirait que cinq autres députés votent avec la gauche pour rejeter le favori du Kremlin. Les réformateurs d’opposition du groupe Iabloko (46 élus) ont également menacé de voter contre. A ce jour, seuls les nationalistes menés par Vladimir Jirinovski ont indiqué qu’ils soutiendraient M. Kirienko. Mais ni les députés, ni le président n’ont intérêt à une dissolution, estiment la plupart des analystes.
Valse hésitation de quelques heures dans un premier temps; pas de deux dans un deuxième temps: la Russie a fini par s’acheminer vers un compromis sur le choix d’un premier ministre, Boris Eltsine et les députés entamant un dialogue, deux jours avant l’examen par la Douma de la candidature de Serguei Kirienko, le poulain du président. Lors d’un premier vote, mercredi, les...