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Actualités - CHRONOLOGIE

Eltsine "La Gaffe"

Le président russe Boris Eltsine a fait une nouvelle gaffe hier en oubliant les règles de la Constitution sur les nominations ministérielles au moment où le Kremlin s’efforce de convaincre un Parlement hostile d’approuver son candidat au poste de premier ministre Le porte-parole de M. Eltsine a dû rectifier des propos tenus par le président qui avait affirmé avoir signé les décrets reconduisant à leur poste les ministres des Affaires étrangères et des Finances, Evguéni Primakov et Mikhaïl Zadornov. Le porte-parole, Sergueï Iastrjembski, a reconnu que de tels décrets «ne peuvent être signés avant la confirmation du nouveau premier ministre» Sergueï Kirienko par la Douma (Chambre Basse du Parlement), comme le prévoit la Constitution. «En s’exprimant d’une façon aussi appuyée, le président a fait comprendre qu’il voyait résolument les ministres Primakov et Zadornov dans la composition du nouveau gouvernement», a tenté d’expliquer M. Iastrjembski. Ce dernier doit de plus en plus souvent rattraper les impairs commis par le président russe (67 ans) et il est sur le qui-vive à chacune de ses apparitions publiques ou devant les caméras de télévision. Il y a moins d’une semaine, M. Iastrjembski avait dû intervenir lorsque Boris Eltsine, aux côtés de Jacques Chirac et d’Helmut Kohl, avait «déclaré ouverte la conférence de presse», alors qu’il devait en fait proclamer l’ouverture d’un sommet russo-franco-allemand près de Moscou. «Il devient de plus en plus évident que le meilleur conseil que devrait donner son entourage à Boris Eltsine est de quitter le pouvoir. Toutes les images que nous voyons de lui à la télévision sont très déprimantes. Son état psychologique est mauvais, il n’est ni rationnel, ni adapté aux situations», estime Andreï Pietiovski de l’Institut d’études stratégiques». Les questions sur l’état de santé de Boris Eltsine qui a subi un quintuple pontage coronarien en novembre 1996 et aurait peut-être souffert d’un spasme cérébral à la mi-décembre ne sont pas nouvelles en Russie. Mais une rafale de décisions inattendues prises ces derniers jours par le maître du Kremlin, en particulier le limogeage du gouvernement et le choix d’un quasi-inconnu comme premier ministre, a plongé le monde politique dans la perplexité. «Ces contradictions mettent tout le monde dans l’embarras et la question éternelle resurgit: Eltsine est-il sain d’esprit et pourra-t-il apprécier de façon adéquate la situation et prendre des décisions», souligne un député communiste, Viktor Ilioukhine. Cette nouvelle bourde de Boris Eltsine a pris d’autant plus d’importance qu’elle est intervenue dans un moment de tension de la vie politique. La Douma doit se prononcer vendredi sur la candidature du jeune réformiste Sergueï Kirienko (35 ans) au poste de premier ministre et a été menacée de dissolution par le président en cas de rejet à trois reprises. Les communistes russes ont menacé mardi de bloquer la nomination de M. Kirienko en faisant traîner l’examen de cette candidature en longueur à la Douma sans se prononcer par un vote. Les communistes qui constituent la première force à la Douma ont appelé Boris Eltsine à convoquer une table ronde sur la formation du gouvernement et à retirer la candidature de Sergueï Kirienko pendant la durée de ces consultations. «L’action de Boris Eltsine n’est plus inspirée par des calculs politiques mais par les impulsions. Il a placé la Douma dans une position humiliante en menaçant de la dissoudre. La candidature de Kirienko sera repoussée vendredi», prédit Andreï Pietiovski. (AFP, Reuters)
Le président russe Boris Eltsine a fait une nouvelle gaffe hier en oubliant les règles de la Constitution sur les nominations ministérielles au moment où le Kremlin s’efforce de convaincre un Parlement hostile d’approuver son candidat au poste de premier ministre Le porte-parole de M. Eltsine a dû rectifier des propos tenus par le président qui avait affirmé avoir signé...