Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le Liban se joint aux concertations interarabes A Damas, Hariri réaffirme que Beyrouth est attaché à la concomitance des volets libanais et syrien (photo)

L’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix au Proche-Orient ainsi que la récente proposition israélienne de retirer ses troupes du Liban-Sud en échange d’arrangements de sécurité qui accompagneraient l’application de la résolution 425 suscitent un branle-bas politico-diplomatique arabe. L’échec apparent de la nouvelle mission du médiateur américain Dennis Ross, qui a achevé lundi une tournée de quatre jours dans la région (comme on aura pu le lire par ailleurs), a stimulé des concertations arabes au plus haut niveau. Des concertations auxquels le Liban s’est associé à l’occasion de la visite du président Elias Hraoui, hier, aux Emirats arabes unis, et des entretiens que le chef du gouvernement Rafic Hariri a eus au cours des dernières quarante-huit heures à Ryad avec le roi Fahd ainsi qu’avec les ministres séoudien, égyptien et syrien des Affaires étrangères, Séoud el-Fayçal, Amr Moussa et Farouk el-Chareh. Sans compter la visite que le chef de la diplomatie Farès Boueiz entamera aujourd’hui au Vatican et à Rome où il doit être reçu par le pape Jean-Paul II et les dirigeants italiens. (VOIR PAGE 2). Le court séjour que le chef de l’Etat a entamé hier après-midi aux Emirats a certes pour but d’inaugurer le nouveau siège de l’ambassade du Liban à Abou Dhabi. Mais le chef de l’Etat profitera de sa présence aux Emirats pour examiner avec son homologue émirati le dossier du P.O. et l’affaire de la 425. D’ailleurs, dès leur première rencontre, le président M. Elias Hraoui et le chef des Emirats arabes unis (EAU), cheikh Zayed Ben Sultan al-Nahyane, ont mis l’accent sur la nécessité de resserrer les rangs arabes pour faire face aux dangers qui guettent la région et aux «ingérences israéliennes», au cours d’une réunion hier soir à Abou Dhabi. M. Hraoui, arrivé hier aux EAU à 18h (17h à Beyrouth), pour une visite au cours de laquelle il doit notamment inaugurer le nouveau siège de l’ambassade du Liban, a évoqué avec son hôte les relations bilatérales et les derniers développements relatifs au processus de paix dans la région. Les deux chefs d’Etat, qui ont lancé un vibrant appel à l’unité des rangs et au développement des relations entre les différents pays arabes, ont aussi mis l’accent sur la nécessité de réaliser des «progrès sensibles» au niveau du processus de paix. Cheikh Zayed a exprimé son soutien «à la libération du territoire libanais, conformément à la résolution 425, appelant au retrait israélien global et inconditionnel». Le chef de l’Etat a été accueilli à sa descente d’avion par cheikh Zayed, entouré du vice-président et gouverneur de Dubaï, cheikh Rached al-Maktoum, de plusieurs ministres et hauts responsables de la fédération et de l’ambassadeur du Liban aux EAU, M. Georges Siam. Alors que 21 coups de canon étaient tirés, les deux chefs d’Etat se sont dirigés vers la tribune d’honneur pour écouter les hymnes nationaux exécutés par la fanfare de la garde présidentielle. Cheikh Zayed et M. Hraoui se sont ensuite rendus en convoi officiel au palais «Mechref», où sont logés les invités de marque de cheikh Zayed. Le convoi était survolé en permanence par un hélicoptère et les rues étaient décorées de drapeaux libanais et émiratis. Les entretiens officiels ont débuté à 8h30 en présence des membres des deux délégations. M. Hraoui est accompagné des ministres Mohsen Dalloul et Chaouki Fakhoury, du directeur général de la Sûreté générale, M. Raymond Rouphayel, du chef du Protocole au palais présidentiel, M. Maroun Haïmari, du directeur général à la présidence, M. Manaf Mansour, des présidents des syndicats de la presse et des rédacteurs, MM. Mohammed Baalbaki et Melhem Karam, de Mme May Kahalé, attachée de presse à la présidence, et de son fils, Roland Hraoui. Au début de la réunion, cheikh Zayed a rendu hommage au président Hraoui pour le rôle qu’il a joué dans l’arrêt de la guerre au Liban. «Nous devons toujours être du côté du droit et faire en sorte que le faible ne soit pas la proie du plus fort, a-t-il déclaré. Le devoir d’un Arabe est d’être aux côtés de son frère arabe. Les EAU respectent tous leurs frères. Il est nécessaire d’établir des relations interarabes saines, permettant à la nation arabe de faire face aux défis». Prenant la parole à son tour, M. Hraoui a déclaré: «Vos propos doivent servir d’exemple à tous. Nous aurions souhaité que cela soit le cas afin que nous soyons tous unis face aux ingérences israéliennes». Le chef de l’Etat a ensuite exposé la situation au Liban-Sud dont les habitants sont «poussés à l’exode par les agressions israéliennes. Israël divise les Arabes, pour mieux régner. Lors de la dernière réunion des Etats arabes concernés par le processus de paix et limitrophes de l’Etat hébreu, nous avions mis l’accent sur la nécessité de resserrer les rangs. Deux jours plus tard, nous avons appris que les Palestiniens avaient signé les accords d’Oslo dans l’espoir de récupérer leur terre. Nous voyons quel a été le résultat. Je laisse à l’Histoire le soin de juger. Je ne veux pas m’ingérer dans les affaires internes des autres Etats arabes, mais je me demande si les relations entre les Egyptiens et les Jordaniens d’un côté, et Israël de l’autre, se sont normalisées». M. Hraoui a rendu hommage à cheikh Zayed qui a «transformé son pays en paradis vert grâce à sa sagesse et à son esprit de justice. Le Liban n’oubliera jamais ce qu’il vous doit». «Je n’ai fait envers le Liban que mon devoir», a répondu cheikh Zayed. Le chef de l’Etat a ensuite décerné au président des EAU la plus haute distinction honorifique libanaise. Cheikh Zayed a aussi décerné la médaille d’or de la fédération, la plus haute distinction honorifique de l’EAU. Après la fin de la cérémonie officielle, les deux chefs d’Etat ont tenu une réunion à huis clos. Cheikh Zayed a ensuite offert un dîner en l’honneur de son hôte et des membres de la délégation présidentielle. Les concertations de Hariri Quant au chef du gouvernement, il est arrivé hier en fin d’après-midi à Damas, venant de Ryad. Il a été aussitôt reçu par le «numéro deux» syrien Abdel-Halim Khaddam à qui il a exposé le bilan de sa visite en Arabie Séoudite où il avait eu une série d’entretiens avec le roi Fahd et les hauts responsables séoudiens. Dans la matinée d’hier, le premier ministre avait tenu, à Ryad, une réunion avec les chefs des diplomaties égyptienne et syrienne, MM. Amr Moussa et Farouk el-Chareh, arrivés lundi dans la capitale séoudienne. Plus tard dans la journée, M. Hariri a conféré avec le ministre séoudien des Affaires étrangères Séoud el-Fayçal et le prince héritier Abdallah Ben Abdel-Aziz. Peu après son arrivée à Ryad, lundi soir, le chef du gouvernement avait été reçu par le roi Fahd et le ministre séoudien de la Défense, le prince Sultan Ben Abdel-Aziz. Ces concertations intensives entre le Liban, l’Arabie Séoudite, l’Egypte et la Syrie ont été évidemment axées sur le processus de paix au Proche-Orient et sur le bilan de la dernière mission de M. Dennis Ross. Les entretiens ont également porté sur la récente proposition israélienne concernant la 425. Commentant, à l’issue de son entrevue hier soir avec M. Khaddam, le bilan des concertations qu’il a entreprises au cours des dernières quarante-huit heures, M. Hariri devait réaffirmer que «le Liban est plus que jamais attaché à la concomitance des deux volets libanais et syrien des pourparlers de paix». «Le Liban, a précisé le premier ministre, n’est nullement concerné par des garanties de sécurité ou tout autre engagement à l’égard d’Israël. Il estime que la résolution 425 doit être appliquée sans conditions et sans négociations. L’absence de progrès au niveau de la réalisation d’une paix juste et globale a pour résultat que les arrangements réclamés par Israël sont devenus un nouvel obstacle à la paix». A leur départ de Ryad, dans l’après-midi d’hier, les ministres égyptien et syrien des A.E. (qui se sont également entretenus avec leur homologue séoudien) se sont refusés à toute déclaration. De son côté, avant sa rencontre avec MM. Moussa et Chareh, M. Hariri s’était contenté de déclarer que la réunion serait axée sur «la situation arabe à la lumière du blocage du processus de paix». Comme on lui demandait si la convocation d’un sommet arabe était à l’ordre du jour de la réunion, le premier ministre avait répondu: «Je vais voir s’il y a des propositions à ce sujet». Selon un diplomate arabe en poste à Ryad, la possibilité de tenir un sommet syro-séoudo-égyptien a été évoquée lors des concertations trilatérales des dernières quarante-huit heures dans la capitale séoudienne. Mais le chef de la diplomatie égyptienne a affirmé pour sa part que ces contacts n’avaient pas pour but de préparer un sommet arabe. «Ne tirez pas de conclusions hâtives de la réunion de Ryad, a déclaré M. Moussa. Cette réunion était prévue depuis longtemps et tombe simplement à point nommé pour discuter de la situation actuelle et des événements au Proche-Orient», a-t-il dit à son retour de la capitale séoudienne. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Esmat Abdel-Méguid, a toutefois précisé que les consultations en vue d’un éventuel sommet arabe destiné à relancer le processus de paix au Proche-Orient étaient toujours en cours. Selon la télévision égyptienne, c’est en fait un sommet arabe restreint qui se prépare avec la participation de l’Egypte, de la Syrie, de la Jordanie, de l’Arabie Séoudite, du Maroc, du Liban et de l’Autorité palestinienne. Citant des sources syriennes, elle ne précise cependant ni quand, ni où il pourrait se tenir.
L’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix au Proche-Orient ainsi que la récente proposition israélienne de retirer ses troupes du Liban-Sud en échange d’arrangements de sécurité qui accompagneraient l’application de la résolution 425 suscitent un branle-bas politico-diplomatique arabe. L’échec apparent de la nouvelle mission du médiateur américain Dennis...