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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Malgré la frustration de Albright après la mission Ross Washington fait était de progrès limités entre palestiniens et israéliens

Des «progrès limités» ont été accomplis par le médiateur américain Dennis Ross sur le retrait israélien de Cisjordanie et sur les mesures de sécurité que doivent prendre les Palestiniens pour accompagner ce retrait, a indiqué hier le département d’Etat. «Notre évaluation est que des progrès limités ont été faits mais que nous sommes encore très loin de pouvoir combler le fossé (entre Israéliens et Palestiniens) et remettre d’aplomb le processus de paix», a déclaré le porte-parole du département d’Etat, James Rubin. Il n’a pas voulu préciser la nature de ces progrès. Il a aussi tenu à minimiser le risque de voir les Etats-Unis se désengager du processus de paix. «Le désengagement n’est pas l’option que nous préférons et ce n’est pas une option qui est probable», a-t-il souligné. Le même porte-parole avait pris soin lundi devant les journalistes de laisser planer la menace d’un désengagement américain, alors que les Etats-Unis coparrainent le processus de paix depuis son lancement en 1991. Il a cependant expliqué hier que l’impasse au Proche-Orient «ne peut pas durer indéfiniment» et a souligné le risque d’une «désillusion si profonde qu’elle rendrait difficile le rétablissement de la confiance» entre Israéliens et Palestiniens. En réponse à une question, M. Rubin a réaffirmé l’opposition de Washington à la politique israélienne de colonisation en Cisjordanie, qui «porte atteinte à la confiance nécessaire pour faire des progrès». Le secrétaire d’Etat Madeleine Albright, a-t-il ajouté, va consulter le président Bill Clinton dès son retour d’Afrique jeudi soir pour déterminer «les étapes suivantes». M. Ross avait rendu compte hier matin à Mme Albright de ses entretiens au Proche-Orient avec le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et les dirigeants palestiniens. Après que M. Ross lui eut exposé les résultats de sa mission, Madeleine Albright avait exprimé hier sa «frustration». «Bien évidemment, nous nous inquiétons que depuis une année maintenant le processus de paix au Moyen-Orient soit dans l’impasse», avait-elle déclaré à des journalistes. «Quelques progrès ont été enregistrés (...) mais vraiment c’est loin d’être suffisant pour dire qu’il y a eu une percée», a ajouté Mme Albright. «La frustration règne ici tout comme au Moyen-Orient», a-t-elle poursuivi, en soulignant, toutefois, que Washington continuerait d’œuvrer auprès des deux parties pour débloquer la situation. Netanyahu confirme Les affirmations de Mme Albright ont été relayées hier en Israël par le premier ministre Benjamin Netanyahu, minimisant ainsi le bilan pessimiste de la dernière mission du médiateur américain au Proche-Orient. «Nous n’avons pas renvoyé M. Ross chez lui les mains vides et il ne nous a pas laissés les mains vides», a déclaré aux journalistes le premier ministre israélien lors d’une visite à Maale Adoumim, une colonie de Jérusalem-Est. «Nous avons échangé des idées très intéressantes, sérieuses et je dirais même que certaines sont créatives», a-t-il dit. «Nous devons, chacun de notre côté, étudier ces idées et peut-être nous rencontrer de nouveau et voir si nous parvenons à un accord», a ajouté M. Netanyahu. Les Palestiniens ont manifesté leur profonde inquiétude et demandé aux Américains de ne pas abandonner leurs efforts. «Menacer de se retirer du processus de paix ne débouchera pas sur une percée dans les négociations, cela ferait porter la pression uniquement sur les Palestiniens, et non pas sur Israël», a déclaré un des principaux négociateurs palestiniens, M. Nabil Chaath. «L’heure n’est pas à des jeux infantiles. Les Américains doivent rester actifs, car les Etats-Unis sont la seule puissance capable de jouer un rôle actif dans le processus de paix», a affirmé M. Ahmed Tibi, un proche conseiller du président Yasser Arafat. Un autre négociateur palestinien, M. Hassan Asfour, a clairement accusé Dennis Ross de prendre le parti de Netanyahu, précisant que «certaines idées présentées par le médiateur US n’étaient distinctes que dans la forme de celle de Benjamin Netanyahu». D’autres responsables de l’Autorité, sous le couvert de l’anonymat, ont carrément reproché à M. Ross d’avoir «capitulé devant l’intransigeance de Netanyahu». Le choix difficile des USA Tirant la leçon des événements, les analystes du Proche-Orient à Washington estiment, quant à eux, que l’échec relatif de la mission Ross place les Etats-Unis devant un choix difficile: faire pression ouvertement sur Israël, au risque de s’aliéner la communauté juive américaine et le Congrès, continuer de s’entremettre sans grand espoir ou laisser aux deux camps le soin de sortir de l’impasse. Des diplomates en poste à Washington ne croient pas que le gouvernement Clinton puisse rester longtemps sur le banc de touche. «C’est une solution à courte vue qui éviterait aux Américains d’avoir à prendre une décision mais elle mènerait à la catastrophe», c’est-à-dire à un nouveau soulèvement palestinien en Cisjordanie, estime l’un d’eux. Il ajoute que l’Union européenne et les pays arabes modérés ne manqueraient pas de leur reprocher de se dérober à leurs responsabilités. En visite à Washington à la mi-mars, le roi Hussein de Jordanie avait exhorté les Américains à «ne pas laisser la situation se détériorer» davantage. L’autre solution, mettre ouvertement sur la table les propositions américaines, est «toujours une possibilité», affirme-t-on au département d’Etat. Les Etats-Unis préconisent un retrait israélien de 13,1% de la Cisjordanie, bien supérieur aux 9% acceptés par M. Netanyahu. Mais, selon les responsables de la communauté juive aux Etats-Unis, Bill Clinton n’a pas l’intention de placer Israël au pied du mur. Le vice-président de la Conférence des principales organisations juives américaines, Malcolm Hoenlein, a résumé ainsi une conversation téléphonique vendredi avec Mme Albright: «Elle a dit clairement qu’il n’y avait pas d’ultimatum, pas de plan américain». Le gouvernement américain, estime-t-il, va continuer à maintenir le contact avec M. Netanyahu et à jouer les «médiateurs» car il a compris que «chercher à imposer des solutions n’a jamais mené à rien» et que le Congrès à majorité républicaine «est très mobilisé sur ce dossier». «Les Américains ne sont pas prêts à sortir l’artillerie», confirme un diplomate européen. Mme Albright, explique-t-il, a fait préparer un discours sur le Proche-Orient en prévision de ses prochaines apparitions publiques mais au fil des remaniements ce texte «ne contient plus grand-chose» qui pourrait déplaire à M. Netanyahu. (AFP-Reuters)
Des «progrès limités» ont été accomplis par le médiateur américain Dennis Ross sur le retrait israélien de Cisjordanie et sur les mesures de sécurité que doivent prendre les Palestiniens pour accompagner ce retrait, a indiqué hier le département d’Etat. «Notre évaluation est que des progrès limités ont été faits mais que nous sommes encore très loin de pouvoir...