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Actualités - REPORTAGE

Incendies - Un pétrolier brûle au large de Dora Cent vingt pompiers ont lutté pendant dix heures pour sauver Beyrouth d'une catastrophe (photo)

Les habitants de Beyrouth se sont réveillés hier matin sous un ciel couvert par un immense nuage noir provoqué par un incendie monstre à bord d’un pétrolier qui avait jeté l’ancre au large des réservoirs de carburants de Dora. Ce sinistre, qui s’est soldé par un blessé et une semi-catastrophe écologique (comme si elles n’étaient pas assez nombreuses déjà), pose, une fois de plus, le problème du laxisme qui existe tant au niveau du contrôle des opérations de pompage que du manque de moyens mis à la disposition des équipes de secours.Selon les premiers témoins présents sur les lieux de l’incendie, une fuite d’essence à partir d’un pétrolier maltais, le Giovanna Valetta, qui déchargeait du carburant pour le compte de deux sociétés d’importation, aurait été à l’origine du sinistre. La fumée noire, qui avait recouvert le ciel de Beyrouth durant toute la matinée, a pu être vue par les habitants de Saïda. L’essence, s’échappant du navire à un rythme relativement faible, selon certains experts présents sur place, a donné naissance à une longue traînée de feu, menaçant les chalands arrimés à l’entrée du cinquième bassin. Le feu a gagné une partie de la coque du bâtiment qui a été ravagée par les flammes. Un pêcheur, qui venait de prendre la mer, a eu la malchance de se trouver près du pétrolier au moment où s’est déclenché l’incendie. Son chalutier a pris feu, et le pêcheur s’est immédiatement jeté à l’eau sans pour autant réussir à échapper aux flammes qui ont cerné son embarcation. Le malheureux a été atteint de brûlures légères au visage et aux mains. Il a finalement pu être secouru et transporté à l’hôpital où il a reçu les premiers soins. Les causes de l’accident n’étaient toujours pas déterminées hier soir. D’après le témoignage d’un employé du port de Beyrouth, le sinistre aurait été provoqué par une fuite qui aurait eu lieu dans la salle des machines ou par un court-circuit. Avec des moyens archaïques, le plus souvent improvisés sur les lieux, l’équipe de secours est quand même parvenue à circonscrire les flammes vers 13 heures 15 après dix heures de lutte contre un incendie récalcitrant. Cent vingt pompiers relevant de la brigade de Beyrouth, aidés par la Défense civile et des membres de l’armée, se sont tous mis à la tâche. Toujours selon le fonctionnaire du port, une partie de l’équipage formé de 29 membres, dont le capitaine, de nationalité grecque, qui étaient encore à bord après que le feu s’était déclaré, n’a pas eu le temps d’actionner les circuits de pompage d’eau de mer et d’inondation des cales où l’essence est entreposé. Des marins à bord de chalands qui se trouvaient dans les parages ont donné un coup de main en pompant l’eau de mer qui n’a eu d’autre effet que de refroidir les réservoirs d’essence, sans servir toutefois à éteindre les flammes. Il a fallu l’intervention de deux navires de débarquement relevant des forces navales de l’armée libanaise pour réussir à neutraliser les flammes. Ces dernières ont en effet réussi à contourner le problème de l’absence de vedettes de lutte contre l’incendie en transportant, sur leurs barges, des autopompes qui ont été actionnées à partir des vedettes de l’armée. Trois cent treize gallons de neige carbonique, transportés dans des embarcations jusqu’au lieu de l’incendie, ont permis à l’équipe de secours de réussir enfin à éteindre le feu complètement. Heureusement, l’incendie a pu être maîtrisé avant qu’il n’atteigne les dépôts de fuel sur le littoral, et la catastrophe a été évitée de justesse, le Giovanna se trouvant à 150m des grands réservoirs de carburants. Les membres de l’équipage, qui ont tous été sauvés à temps, ont été entendus par les enquêteurs. Les investigations, entreprises par les autorités compétentes, sont toujours en cours pour éclaircir les circonstances de l’accident. Les méthodes mises en œuvre pour lutter contre l’incendie, qui aurait pu coûter très cher en vies humaines s’il n’avait été circonscrit à temps, soulignent tragiquement le manque de capacité opérationnelle des brigades des pompiers qui disposent de moyens complètement inadaptés pour ce type d’intervention. Les derniers incendies qui ont ravagé récemment des centaines d’hectares de forêt n’ont-ils donc pas été suffisants pour tirer la sonnette d’alarme?
Les habitants de Beyrouth se sont réveillés hier matin sous un ciel couvert par un immense nuage noir provoqué par un incendie monstre à bord d’un pétrolier qui avait jeté l’ancre au large des réservoirs de carburants de Dora. Ce sinistre, qui s’est soldé par un blessé et une semi-catastrophe écologique (comme si elles n’étaient pas assez nombreuses déjà), pose,...