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Actualités - ANALYSE

Sécurité politique - Perturbations dues à la présence palestinienne Wye Plantation en arrière-fond des tentatives de déstabilisation

La justice qui s’est emparée du dossier Saïda suit son cours. Mais le facteur politique est bien là, incontournable. Il y a belle lurette déjà que différents pôles du Sud, dont le président Nabih Berry, ont mis en garde les autorités contre ce qui pourrait se passer dans la région de Saïda. Parallèlement aux plasticages des débits de boissons alcoolisées, imputés aux fondamentalistes, les hommes politiques ont prévu des perturbations dues à la présence palestinienne, dès le forcing diplomatique U.S qui avait précédé et préparé le dialogue palestino-israélien de Wye Plantation. C’est que l’important camp de Aïn el-Héloué abrite des organisations antagonistes, pro ou anti-arafatistes, mises en effervescence par les nouveaux accords. Climat que d’autres parties extérieures, Israël par exemple, peuvent exploiter pour commanditer des opérations de déstabilisation, visant tout à la fois le pouvoir libanais, la Syrie et les Palestiniens dans leur ensemble. C’est là un avis que partagent à Beyrouth un ancien ministre et un diplomate occidental, qui dégagent l’analyse commune suivante : – Les attentats de Saïda peuvent être une sorte de soupape pour détourner l’attention de la tension à l’intérieur des camps palestiniens et en même temps la dégonfler, afin qu’elle ne provoque pas des tueries fratricides entre organisations favorables ou hostiles (de loin supérieures numériquement) à Arafat. – Indépendamment de ces considérations, certaines parties palestiniennes essayeraient de déborder de nouveau sur la scène libanaise, de la déstabiliser pour pouvoir s’y déployer «comme aux beaux jours» de la guerre. – Même orientation du côté de l’État sioniste qui chercherait, dans la perspective d’un retrait du Sud, à porter les troubles plus à l’intérieur, pour «occuper» d’une nouvelle manière les Libanais, faire pression sur eux et les affaiblir. Dans le même ordre d’idées, il s’agirait d’exacerber également les conflits au sein des camps palestiniens, d’une part pour que les activistes ne tournent pas leurs regards en direction de la bande frontalière, et d’autre part pour faire pression sur Arafat. Portée intérieure – Israël veut aussi donner à réfléchir à la Syrie, détenteur de la carte libanaise, dans la perspective de négociations sur le Golan comme d’un retrait israélien du Sud qui ouvrirait peut-être à Damas les portes de cette région, à partir de Saïda. – On ne peut cependant négliger la portée purement intérieure du complot de déstabilisation et le message qui est de la sorte adressé au nouveau régime. Il s’agirait d’émousser en quelque sorte sa volonté de bâtir au Liban un véritable État, en le focalisant sur des priorités différentes, la sécurité et la stabilité en tête. Cette coloration est marquée par le fait qu’à Saïda, où deux agents des FSI ont été tués, comme du reste à Tripoli, où un motard a tiré sur l’armée, c’est l’uniforme libanais qui est visé. – Il est difficile en outre d’oublier que Saïda est la cité du président Rafic Hariri, qui s’apprête à faire tandem avec le nouveau chef de l’État et qu’on voudrait aussi affaiblir localement. Mais aussi parce que grâce à son entregent, il peut se montrer négociateur coriace sur le plan éventuel de la paix globale. Toujours est-il que du côté des autorités locales, et après en avoir référé aux décideurs, un responsable proclame avec force que «la stabilité et la sécurité constituent une ligne rouge que nous ne laisserons personne franchir. Nous frapperons d’une main de fer les fauteurs de troubles. Il ne doit plus y avoir d’îlots d’insécurité». Et de conclure : «Les armes, sauf celles dont dispose la résistance, seront ramassées». Ce qui sous-entend que l’extraterritorialité des camps palestiniens pourrait être gommée, si besoin était, pour un nettoyage.
La justice qui s’est emparée du dossier Saïda suit son cours. Mais le facteur politique est bien là, incontournable. Il y a belle lurette déjà que différents pôles du Sud, dont le président Nabih Berry, ont mis en garde les autorités contre ce qui pourrait se passer dans la région de Saïda. Parallèlement aux plasticages des débits de boissons alcoolisées, imputés aux...