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Actualités - ANALYSE

Nouveau mandat - Clarté et transparence sont à l'ordre du jour Les politiciens s'avouent désorientés

Les contorsionnistes du cirque politique en restent perplexes : le nouveau régime s’annonce si carré, si linéaire que ces spécialistes de l’anguille sous roche se demandent ce que cela peut bien cacher. Ainsi, un dirigeant, et non des moindres, compare ce régime «à un coffre hermétiquement scellé dont on ne sait pas vraiment ce qui peut en sortir». Une boîte à surprises en somme. Et d’ajouter que «le président élu, après avoir adressé aux députés comme aux Libanais un mot succinct de remerciements, est retombé dans son mutisme. On sait certes ce qu’il vaut et ce qu’il veut en gros. Mais il nous laisse dans le noir concernant la formation de son premier Cabinet. Or, c’est un point tout à fait capital pour nous, comme pour la lecture de ce qui va suivre sur le plan de la vie politique nationale. Les spéculations vont donc bon train. Et portent également sur les mécanismes qui seraient mis en place pour nettoyer les écuries d’Augias et réorganiser l’Administration». Ce responsable avoue ensuite que «les hommes politiques ressortent de leurs entrevues avec le président élu avec l’impression d’avoir rencontré un nouveau sphinx indéchiffrable. Il écoute en effet attentivement tout ce qu’ils lui disent, mais ne fait absolument aucun commentaire. Et lorsque, courtoisement, on lui demande son avis, il répond en souriant qu’il n’a pas encore qualité pour ce faire, qu’il faut attendre la passation des pouvoirs pour qu’il puisse s’exprimer comme chef de l’État». Cette personnalité croit comprendre dès lors que «sur le plan pratique, il est très probable que le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, appelé selon toute probabilité à s’autosuccéder, ne dispose pas de bases pour commencer à plancher sur la composition de la prochaine équipe, puisque lui non plus ne sait pas ce qu’en pense au juste le général Lahoud. M. Hariri devra, semble-t-il, attendre d’être désigné, après les consultations parlementaires, pour entamer sérieusement le traitement de la question. De même, le président de la Chambre, M. Nabih Berry, ne peut rien faire avant d’être constitutionnellement appelé par le chef de l’État à faire le point, à l’issue de ces consultations». Test fondamental Les politiciens se sentent donc gênés aux entournures. Ils ont un peu, s’exclame un député, l’impression «de se battre contre des moulins à vent. Ils remuent tous beaucoup, dans la perspective du recrutement ministériel, mais ne savent pas s’ils sont bien positionnés ou pas. En fait, ils ont tous très peur que le nouveau régime ne fasse massivement appel à des techniciens ou à des notabilités corporatives prises hors des cercles politiques. Aucune indication non plus sur le volume numérique, et encore moins sur d’éventuels revenants parmi les ministres actuels. Or, il est très important de savoir si les rapports de force, les équations, les équilibres vont rester les mêmes. Si l’Est va être réintégré et si certains vont rester inamovibles, intouchables parce que protégés par les décideurs. Bref, ce test du nouveau gouvernement est fondamental. D’où le stress que provoque parmi nous l’incertitude dans laquelle on nous laisse baigner». Le problème, vu du côté des politiciens, se double d’une question sur les intentions de M. Rafic Hariri. Occupant au sein du système une place privilégiée, acceptera-t-il de s’effacer d’entrée de jeu devant le nouveau chef de l’État ? Les deux hommes pourront-ils s’entendre sur un même principe de sélection ? La priorité sera-t-elle donnée à la participation, c’est-à-dire à la représentation du plus large panel possible de forces politiques en vue de l’entente nationale ? Ou au rendement technique comme à cette cohésion ministérielle qui empêcherait de mettre en présence des forces politiques trop antagonistes ? Partant de considérations, de positions, notoirement différentes, le président de la République et le président du Conseil pourront-ils parvenir à un compromis basé sur un quelconque panachage ? Et ne serait-ce pas là un retour aux pratiques de la troïka, puisqu’alors il faudrait associer le président de la Chambre ? À ces questions, les politiciens n’ont aucune réponse, ni du côté du Bain militaire, ni du côté de Koraytem. Et ils s’en plaignent.
Les contorsionnistes du cirque politique en restent perplexes : le nouveau régime s’annonce si carré, si linéaire que ces spécialistes de l’anguille sous roche se demandent ce que cela peut bien cacher. Ainsi, un dirigeant, et non des moindres, compare ce régime «à un coffre hermétiquement scellé dont on ne sait pas vraiment ce qui peut en sortir». Une boîte à...