Réunion d'urgence du Conseil supérieur de l'enfance (photo)

Le drame de la petite Fatmé a secoué l’ensemble du pays. Pour témoigner sa solidarité, à défaut d’empêcher ce genre de tragédie, le ministre des Affaires sociales Ayoub Houmayed a convoqué, hier, le Conseil supérieur de l’enfance à une réunion urgente. Fondé en 1994, ce conseil regroupe des représentants de divers ministères de services, des délégués d’ONG tels que la Croix-Rouge et l’UPEL ainsi qu’une représentante de l’Unicef. M. Houmayed a ensuite invité les participants à la réunion à émettre des suggestions pour tenter de lutter contre la maltraitance des enfants et surtout pour appliquer la charte des droits de l’enfance, qui célébrera le mois prochain son neuvième anniversaire. Directeur général du ministère des Affaires sociales, Mme Neemat Kanaan a suggéré d’élargir la compétence des inspecteurs du ministère du Travail, lesquels seraient autorisés à entrer dans les foyers afin de vérifier si des enfants trop jeunes y sont employés comme domestiques. Le ministre a estimé que cette proposition est irréalisable car elle porte atteinte à la vie privée. Mme Berry-Fawaz , déléguée de la CRL, a proposé de rendre l’école obligatoire pour tous les enfants et de procéder ensuite à une enquête dans les régions déshéritées. Les familles démunies seront suivies de près et on pourra ainsi savoir si elles obligent leurs enfants à travailler. M. Houmayed a répondu que le ministère avait publié récemment une étude portant sur le niveau de vie des Libanais destinée à servir d’outil de travail. Mais il a rappelé que son ministère ne dispose d’aucun pouvoir exécutif en la matière. Mme Linda Mattar a suggéré de créer un bureau pour recevoir les plaintes des enfants maltraités. Là aussi, le ministre s’est montré sceptique, jugeant que les enfants maltraités seront rarement en position de porter plainte.