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Actualités - ANALYSE

L'application de la 425 tributaire d'une paix globale dans la région ?

Depuis que la 425 existe, les avis sont partagés sur le timing de son application qui, selon certains, est tributaire d’une paix globale au Proche-Orient, alors que d’autres l’envisagent indépendamment d’une telle paix. Depuis son approbation par le Conseil de Sécurité de l’ONU en 1978, nombre de parties locales, arabes et internationales ont tenté d’obtenir l’application de cette résolution stipulant le retrait d’Israël du Liban, en vain. L’Etat hébreu estimait, en effet, qu’il était possible de parvenir à la conclusion d’une paix séparée avec Beyrouth et s’opposait donc fermement aux tentatives susmentionnées. Du reste, l’attitude du Liban à cet égard a toujours été claire. Lors de la conférence de Madrid, il a souligné à maintes reprises la nécessité de distinguer la 425 des autres résolutions qui restent négociables du fait que les frontières arabo-israéliennes, aux yeux de Tel-Aviv, ne sont pas définies de manière précise, contrairement aux frontières libano-israéliennes. A Merryland, aux Etats-Unis, où les pourparlers ont eu lieu après la conférence pour aboutir à un retrait de l’armée israélienne du Liban, la délégation libanaise devait également insister sur une application inconditionnelle de la 425; chose que Tel-Aviv rejetait en permanence, en persistant à vouloir conclure un accord sur des arrangements de sécurité précédant l’évacuation de ses forces d’occupation. Dans l’impossibilité de concilier les deux positions, les négociations ont évidemment échoué. Mais lorsque le Likoud a fini par accéder au pouvoir, les fondements de la politique israélienne ont complètement changé. L’équation se résumait alors par le principe de la sécurité (et non plus de la paix) contre la terre. Dans ces conditions, il était clair que les accords d’Oslo signés avec les Palestiniens aboutiraient à une impasse du fait que leur application ne mettait pas Israël à l’abri d’éventuelles opérations dirigées contre lui par des mouvements extrémistes. Suivant cette même logique, Tel-Aviv refuse également d’envisager un retrait du Golan syrien en se prévalant de la version anglaise de la résolution 242 stipulant une évacuation «de» et non «des» territoires arabes. Dans les deux cas, le tracé des frontières demeurait problématique. La «solution» libanaise En revanche, le dossier libanais répond aux critères énoncés par le Likoud, à savoir que la nature du litige avec Beyrouth est uniquement sécuritaire. Mais, à la lumière du refus libanais catégorique de négocier des arrangements de sécurité, quelle serait la réaction de l’Etat hébreu? Un ancien ministre estime dans ce cadre qu’il incombe d’attendre la réalisation des étapes suivantes: — Le Conseil des ministres israélien proclame d’abord son intention officielle de se retirer du Liban en clarifiant les conditions qu’il juge nécessaires en vue de l’application d’une telle mesure. — L’Etat hébreu communique ensuite sa décision aux Etats-Unis et au secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan. — Washington et l’ONU transmettent à leur tour la résolution israélienne au Liban, lequel donnerait sa réponse à MM. Clinton et Annan. — A la lumière de sa visite aux Etats-Unis, le ministre israélien de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, notifie Washington de sa position à l’égard de l’application de la 425 dans le cadre d’un règlement global qui implique une reprise des négociations avec le Liban et la Syrie. — Kofi Annan prend en charge l’élaboration d’un mécanisme pour l’application des résolutions 425 et 426, tout en réactivant les pourparlers syro-israéliens. — Observer les réactions d’Israël si les tentatives de mettre en application la 425 venaient à échouer et que le front du Liban-Sud reste activé. Il conviendrait alors de se demander si la bataille diplomatique ne risque pas de se transformer en guerre ouverte qu’Israël déclencherait pour dessiner de nouvelles frontières susceptibles de garantir la sécurité sur sa frontière nord.
Depuis que la 425 existe, les avis sont partagés sur le timing de son application qui, selon certains, est tributaire d’une paix globale au Proche-Orient, alors que d’autres l’envisagent indépendamment d’une telle paix. Depuis son approbation par le Conseil de Sécurité de l’ONU en 1978, nombre de parties locales, arabes et internationales ont tenté d’obtenir...