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Actualités - DISCOURS

Nouveau plaidoyer de Hraoui en faveur du mariage civil facultatif Le chef de l'Etat accuse implicitement les responsables religieux de privilégier leur personne au détriment de l'Etat

La levée de boucliers contre le projet de mariage civil facultatif proposé par le chef de l’Etat est loin de décourager le président Elias Hraoui. Au contraire, elle semble le conforter dans sa conviction selon laquelle l’institution de ce genre d’union constitue le premier pas vers l’abolition du confessionnalisme politique, indispensable, a-t-il laissé entendre, pour le maintien de la paix à l’avenir. Dans cet ordre d’idées, le chef de l’Etat n’a pas manqué de critiquer vivement les responsables religieux opposés à son projet, les accusant sans les nommer de «privilégier leur personne au détriment de l’Etat». Le président Hraoui a prononcé un nouveau plaidoyer en faveur du mariage civil lors de la cérémonie organisée samedi au palais de l’UNESCO pour la remise des diplômes aux étudiants de la faculté de santé publique de l’Université libanaise (promotions 1994, 1995, 1996 et 1997), en présence des ministres Fawzi Hobeiche, Ghazi Seifeddine, Ayoub Hmayed et Chawki Fakhoury et des députés Bahiya Hariri, Nouhad Souaid, Sébouh Hovnanian et Antoine Haddad. Etaient également présents le président de la Croix-Rouge libanaise, M. Georges Harrouk, le brigadier Ali Harb, représentant le commandant en chef de l’armée, le président de l’Union des agences de presse arabes, M. Rafic Chélala, la conseillère de presse et le directeur du Protocole à la présidence de la République, Mlle May Kahalé et M. Maroun Haymari, le professeur Mounir Abou Asly, président du Centre national de recherches et de développement pédagogiques, et plusieurs autres personnalités. Dans son discours, le président Hraoui a mis l’accent sur l’importance du rôle des jeunes diplômés dans l’édification de la société, utilisant cette idée comme tremplin pour aborder la question du mariage civil. «Il est temps de renoncer à la logique qui consiste à transformer délibérément les possibilités de solution en causes de crise. Jusqu’à quand faut-il que le fossé qui sépare notre créativité intellectuelle et scientifique de nos pratiques quotidiennes dans la gestion des affaires publiques se maintienne»? s’est-il interrogé avant de se déclarer «surpris par la méthode que certains ont choisi pour exprimer leur opposition à la décision adoptée conformément aux règles en Conseil des ministres et concernant la transmission au Parlement du projet de loi relatif au mariage civil facultatif». «Il est regrettable, a-t-il encore dit, d’entendre tant de bruit, de provocations, comme si nous n’avions pas d’Etat, de tradition ou d’avenir. Huit ans après le lancement du processus de paix nationale, nous devons être suffisamment mûrs pour prouver que nous méritons ce pays. De toute façon, je ne peux que prendre la chose dans un esprit paternel parce que je n’accepte pas qu’on puisse miner les réalisations de ce processus». «Gérer un conflit» Après avoir souligné la nécessité que les institutions de l’Etat puissent chacune jouer son rôle, le président Hraoui a déploré que la société libanaise «choisisse de discuter de ses options et de ses décisions dans la rue». «Le droit d’un individu à exprimer son opinion est sacré mais les atteintes aux libertés et à l’ordre public sont contraires à l’esprit d’entente nationale et à la volonté de réforme», a-t-il dit, affirmant qu’il n’acceptera pas de «gérer un conflit entre ceux qui veulent l’Etat et ceux qui privilégient leur personne au détriment de l’Etat». «Nous refusons catégoriquement toute atteinte à la religion, mais en contrepartie, nous n’accepterons pas que la religion soit utilisée comme un instrument à dissimuler les défaillances. L’Etat au Liban est civil; il préserve la liberté de conviction religieuse, mais personne ne peut se placer au-dessus de l’Etat et des droits des citoyens», a-t-il dit, en indiquant que les dirigeants n’ont pas «instauré la paix civile pour qu’émerge un conflit entre la religion et l’Etat». Il a défendu son projet de mariage civil facultatif en faisant remarquer que l’Etat «n’altère les convictions ou les droits de personne, mais veut assurer les droits de tout le monde». M. Hraoui a mis en relief la volonté de l’Etat de poursuivre la mise en application de l’accord de Taëf: «Exécutez ce que vous vous êtes engagés à concrétiser ou supprimez-le de la Constitution», a-t-il dit à l’adresse de ses détracteurs en faisant ainsi allusion à l’abolition du confessionnalisme politique. Il a affirmé sa détermination à abolir la muraille confessionnelle, rappelant que la commission qui doit être créée dans cet esprit doit, aux termes de l’accord de Taëf, étudier et proposer les moyens devant permettre d’atteindre ce but. «Ceci demande du temps. L’important pour nous était de commencer pour que les générations futures ne maudissent pas leurs ancêtres qui n’avaient pas pavé la voie à une société civile et qui avaient ainsi maintenu le pays dans le cercle vicieux des batailles sanglantes (qui se livrent) chaque dix ans et des tiraillements politiques», a déclaré le chef de l’Etat. M. Hraoui a poursuivi en mettant en garde contre toute provocation, puis s’adressant aux jeunes diplômés, il a déclaré que l’Etat leur ouvre la voie pour «un passage d’une mentalité sectaire à une autre civile».
La levée de boucliers contre le projet de mariage civil facultatif proposé par le chef de l’Etat est loin de décourager le président Elias Hraoui. Au contraire, elle semble le conforter dans sa conviction selon laquelle l’institution de ce genre d’union constitue le premier pas vers l’abolition du confessionnalisme politique, indispensable, a-t-il laissé entendre, pour le...