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Actualités - ANALYSE

Un armistice médiatique, puis la trêve des confiseurs ...

Un ministre de premier plan s’attend que «l’initiative de Damas, illustrée par la démarche à Baabda du général Ghazi Kanaan, produise une trêve médiatique sur le front du mariage civil. L’absence plutôt prolongée de M. Rafic Hariri, dont le programme de voyages est particulièrement chargé, doit aider à la décrispation. Autant d’ailleurs que la trêve des confiseurs qui, commençant le 7 avril avec l’Adha, ira jusqu’au 6 mai, célébration des martyrs, en passant par les deux Pâques des communautés catholiques et orientales ainsi que par la fête des travailleurs le 1er mai». «Mais l’apaisement, souligne ce ministre, ne signifie pas qu’on aura réglé un problème si touffu que même les questions de forme, de procédure, y revêtent de l’importance. On sait en effet, rappelle-t-il, que la crise comprend des éléments qui n’ont absolument rien à voir avec le mariage civil et se rapportent au fonctionnement même du pouvoir au Liban. Et c’est sous cet angle et non plus sous celui plus global dit des équilibres nationaux que se présente cette fois la nécessité de revoir Taëf…» Après cet aveu qui doit lui en coûter (car il est peu d’hommes dans la présente république qui ne doivent leur carrière au Taëf tronqué appliqué depuis neuf ans), ce dirigeant souligne que «la réorganisation du système est urgente, les derniers développements prouvant qu’il peut sauter à tout moment du fait que l’on dispose de peu de moyens pratiques pour endiguer de potentielles crises de pouvoir. Il faut clarifier plusieurs points organisationnels et il faut également rajouter aux textes des garde-fous pour gommer ou réduire la capacité de nuisance des querelles de la troïka. De plus on doit, d’une manière générale, définir l’instance qui peut arbitrer un litige constitutionnel quand il se produit. A priori un tel rôle devrait être dévolu au Conseil constitutionnel que l’on n’a pas songé, en le créant, à doter de prérogatives pareilles.» Et de citer plusieurs exemples de lacunes fonctionnelles dans la Constitution issue de Taëf: elle ne dit pas que faire quand le chef de l’Etat et le président du Conseil désigné entrent en conflit pour la formation d’un nouveau gouvernement; elle omet de préciser ce que signifie au juste le terme «questions occurrentes» relatif aux sujets susceptibles d’être soulevés en Conseil des ministres en dehors de l’ordre du jour; elle ne prévoit ni sanctions ni dispositif d’exécution automatique passé certain délai lorsque le chef du gouvernement ou un ministre bloque une décision prise en Conseil en refusant de la contresigner… Ce ministre indique ensuite que, «contrairement à ce que l’on pense, M. Elias Hraoui n’est pas le seul à vouloir une révision constitutionnelle. Voici quelque temps, M. Rafic Hariri, qui n’est pas aveugle non plus, a bien vu que la loi fondamentale restait émaillée de failles et il a prié un groupe de juristes de plancher sur la question, de se colleter même avec tout l’ensemble des documents issus de la conférence, dont le nouveau «pacte national», pour des recommandations sur la voie correctrice à suivre. On sait également, ajoute ce ministre, que M. Nabih Berry trouve lui aussi motif de plainte dans Taëf puisqu’il reproche à M. Hariri de se servir du système pour exercer un pouvoir individuel antidémocratique…» Il reste qu’en pratique le temps — sinon la volonté — manque pour engager un processus aussi ardu qu’une révision de Taëf. «Ce sera pour le prochain régime», se résigne la personnalité citée qui conclut en précisant que les décideurs « tentent de faire en sorte que cette fois la trêve au sein de la troïka se prolonge et aille jusqu’aux présidentielles». Objectif ambitieux s’il en est car même le dernier sommet tenu à Damas, même les pressantes exhortations de concorde du président Hafez el Assad en personne n’ont pas réussi à faire de MM. Hraoui, Berry et Hariri trois bons amis. Politiques.
Un ministre de premier plan s’attend que «l’initiative de Damas, illustrée par la démarche à Baabda du général Ghazi Kanaan, produise une trêve médiatique sur le front du mariage civil. L’absence plutôt prolongée de M. Rafic Hariri, dont le programme de voyages est particulièrement chargé, doit aider à la décrispation. Autant d’ailleurs que la trêve des...