Eltsine tenté par une nouvelle épreuve de force avec La Douma

Boris Eltsine, dont les relations avec le pouvoir législatif ont toujours été tumultueuses, paraît tenté par une nouvelle épreuve de force avec le Parlement, mais les avis sont partagés sur les motivations réelles et les risques d’un tel bras de fer. Le président russe, qui a créé la surprise lundi dernier en nommant, à la place de son fidèle premier ministre Viktor Tchernomyrdine, un jeune inconnu de 35 ans, Sergueï Kirienko, a demandé formellement vendredi à la Douma d’entériner cette nomination et a menacé la chambre basse de dissolution en cas de rejet. Le président a utilisé le ton provocateur et menaçant qu’il a adopté depuis le début de cette dernière crise politique, qui est survenue après une énième absence pour maladie, faisant dire à certains observateurs que le chef de l’Etat refusait d’être mis à l’écart et voulait prouver avant tout qu’il contrôlait le pays. La Constitution russe actuelle a été adoptée en décembre 1993, justement après une épreuve de force entre Boris Eltsine et le corps législatif en 1992-1993, qui avait failli aboutir à la destitution du président et s’était terminée dans le sang en octobre 1993 avec le bombardement du Parlement rebelle. Cette nouvelle loi fondamentale, taillée sur mesure pour Boris Eltsine, met en place un régime présidentiel fort et prévoit la dissolution du Parlement par le chef de l’Etat après trois rejets successifs par les députés de son candidat au poste de chef du gouvernement.