Il a félicité le patriarche maronite pour sa prise de position Kabbani : chrétiens et musulmans sont plus unis que jamais (photo)

Le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a félicité le patriarche maronite pour sa prise de position concernant le mariage civil. «Chrétiens et musulmans sont aujourd’hui plus unis que jamais», lui a-t-il dit lors d’un entretien téléphonique. «Tout musulman qui contracte un mariage civil est un apostat», a-t-il affirmé devant des centaines de fidèles venus le soutenir à Dar el-Fatwa tout au long du week-end écoulé. Le dignitaire sunnite a toutefois demandé à ses partisans de ne pas transposer l’opposition dans la rue pour empêcher «des éléments infiltrés» d’exploiter la situation. Et d’affirmer que «nous ne sommes pas aujourd’hui en conflit avec le pouvoir. Nous sommes pour l’Etat, et s’il y a des voix discordantes dans cet Etat, il convient de le renforcer car tous les responsables ne sont pas partisans du mariage civil», a-t-il déclaré, poursuivant à ce sujet: «Au sein du gouvernement, il y a des ministres qui affirment que ce projet n’a pas été discuté point par point, et ce sont ceux-là qui disent la vérité». Estimant d’autre part que le mariage civil et la laïcité sont «deux microbes que l’on cherche à semer au Liban pour qu’ils se répandent ensuite dans le monde arabe», cheikh Kabbani a ajouté: «Nous sommes ici au Liban les protecteurs de la religion et des Arabes en général». Dans ce cadre, le dignitaire sunnite a souligné que «ce projet de discorde est l’œuvre du diable». En réponse à une question, il a en outre indiqué qu’en faisant part au patriarche Sfeir de sa volonté de poursuivre les contacts avec lui, il aspirait à la tenue «d’un sommet spirituel national islamo-chrétien». Par ailleurs, le mufti de la République a appuyé la thèse du patriarche Sfeir selon laquelle il incombe d’effacer le confessionnalisme des cœurs avant de l’abolir dans les textes. Il a déclaré dans ce sens que la suppression de la répartition confessionnelle des principales charges de l’Etat nécessitait «un long travail de préparation dès le premier âge». «Celui qui prône l’abolition du confessionnalisme devrait d’abord s’abstenir de s’en servir dans son intérêt», a-t-il dit avant d’ajouter: «En réalité, le confessionnalisme politique n’existe pas. Ce sont les pratiques politiques qui sont confessionnelles, et elles le demeureront même si l’on applique la laïcité».