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Actualités - CHRONOLOGIE

L'ex-otage Joseph Ciccipio revient au Liban et pardonne à ses ravisseurs (photo)

Joseph Ciccipio, un Américain détenu en otage plus de cinq ans au Liban, est revenu il y a quelques jours à Beyrouth avec l’intention de s’y installer. «C’est la toute première fois que je reviens. Je suis très heureux de retrouver mes vieux amis, de voir le campus de l’Université américaine de Beyrouth» (AUB), déclare M. Ciccipio, qui est âgé de 69 ans. C’est sur ce campus, où il était employé comme comptable, que Joseph Ciccipio a été enlevé le 12 septembre 1986 par l’Organisation de la Justice Révolutionnaire, un mouvement clandestin. Il ne sera relâché que le 2 décembre 1991, après 1.907 jours de captivité. «Beyrouth, c’est comme chez moi, le Liban a toujours été si bon pour moi», déclare l’ancien otage aux cheveux grisonnants et aux grosses lunettes, avant d’ajouter dans un éclat de rire: «Enfin... jusqu’à mon enlèvement!» Tout en se promenant sur le front de mer, main dans la main avec son épouse libanaise Elham, Joseph Ciccipio fait des plans pour l’avenir: «Nous pensons revenir vivre à Beyrouth. En fait, je voulais revenir une semaine après ma libération pour reprendre mon travail à l’AUB. Mais l’université m’a dit que je ne pouvais pas rentrer». «Je n’en veux à personne. Ce qui m’est arrivé est du passé, et c’est bien fini. La vie continue. Ils avaient leurs raisons», poursuit M. Ciccipio qui a tout pardonné, les coups, l’angoisse, les mauvais traitements. «Je ne sais pas ce que je leur dirais aujourd’hui si je les rencontrais. Je crois que je les serrerai dans mes bras, car tout est fini», dit-il. «Eux aussi ont eu des moments difficiles je pense. Il n’y avait rien de personnel dans tout ça, ils m’ont toujours dit: on ne hait pas le peuple américain, nous avons seulement un problème avec son gouvernement», ajoute-t-il. Vendredi dernier, M. Ciccipio est retourné à l’AUB, à l’endroit même où des hommes armés l’ont assommé et embarqué dans une voiture: «Tout me revient. La seule chose que je n’arrive pas à me rappeler c’est où j’ai été détenu et qui me gardait. Ils portaient toujours des masques, et on devait se tourner contre le mur quand ils entraient». «On m’a transféré au moins une vingtaine de fois, à chaque fois les yeux bandés, dans le coffre d’une voiture», se souvient-il, avant d’évoquer des compagnons de cellule et d’infortune: Jean Louis Normandin, un technicien français de la chaîne Antenne 2, et un Américain, Edward Tracy, venu au Liban pour vendre des livres. «C’est triste pour Tracy, il a perdu la tête et depuis il est interné», soupire Joseph. Lui, qui s’était converti à l’islam avant son aventure, a puisé sa force dans le Coran. «J’avais demandé un exemplaire en anglais à mes geôliers. Je l’ai lu plus de 100 fois», raconte-t-il, soulignant que ses geôliers n’ont tenu compte ni du fait qu’il avait épousé une Libanaise ni de sa conversion à l’islam. Pour tourner définitivement la page, Ciccipio a publié un livre il y a quelques années. «Maintenant je suis en paix avec moi-même, ça m’aide à être heureux de voir les embouteillages dans les rues de Beyrouth, autrefois si terriblement désertes».
Joseph Ciccipio, un Américain détenu en otage plus de cinq ans au Liban, est revenu il y a quelques jours à Beyrouth avec l’intention de s’y installer. «C’est la toute première fois que je reviens. Je suis très heureux de retrouver mes vieux amis, de voir le campus de l’Université américaine de Beyrouth» (AUB), déclare M. Ciccipio, qui est âgé de 69 ans. C’est...