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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël accepterait formellement la 425 la semaine prochaine, selon Netanyahu Kofi Annan rejoint en partie le point de vue de Tel-Aviv et évoque la nécessité de négociations pour l'application de la résolution de l'ONU (photo)

Israël a franchi un nouveau pas hier dans son offensive diplomatique au sujet du Liban-Sud, en faisant savoir au secrétaire général de l’ONU Kofi Annan qu’il comptait entériner «formellement», dès la semaine prochaine, la résolution 425 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Pour l’instant, la question demeure à l’étude au sein du gouvernement israélien, mais le premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué à M. Annan, qui se trouvait hier en Israël, qu’il avait bon espoir de voir cet examen achevé d’ici là. Le patron de l’ONU était d’autant mieux disposé à bien accueillir ces paroles qu’il a semblé rejoindre, au moins en partie, le point de vue israélien, rejeté par le Liban et la Syrie, selon lequel l’application de la 425 n’était pas incompatible avec des négociations sur des arrangements de sécurité. Le secrétaire général a en effet souligné que les modalités d’application des résolutions de l’ONU pouvaient être, d’une manière générale, négociables. Vendredi dernier déjà, lors de sa visite à Beyrouth, M. Annan avait pris ses distances implicitement, mais de façon assez manifeste, avec la conception libanaise, en déclarant que pour appliquer la 425, il fallait être deux. S’exprimant en présence du ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz, il avait même ajouté que le chef de la diplomatie libanaise — autrement dit le Liban — ne pouvait à lui seul imposer la solution. M. Boueiz s’est employé hier à convaincre ses pairs arabes, réunis au Caire dans le cadre de la 109e session du conseil de la Ligue, du bien-fondé de la position du gouvernement libanais, qui estime que la résolution 425 enjoint à l’Etat hébreu de retirer ses troupes du Liban-Sud immédiatement et inconditionnellement, et que l’offre israélienne actuelle allait à l’encontre de ces exigences (VOIR PAGE 14). Car, justement, il semble que même les Arabes, ou du moins une partie d’entre eux, n’en étaient plus tout à fait convaincus, comme l’a expliqué lundi à M. Boueiz le ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa, provoquant la «surprise» du ministre libanais. Pour en revenir au développement survenu hier en Israël, c’est au cours d’une conférence de presse commune, à l’issue d’un entretien avec le secrétaire général de l’ONU, que M. Netanyahu a fait son annonce. «Nous espérons achever la semaine prochaine nos discussions au sein du gouvernement», a affirmé M. Netanyahu. «J’espère que nous accepterons formellement la résolution 425, pour la première fois depuis que nous avons été contraints d’entrer au Liban», a ajouté le premier ministre israélien. «J’espère que la Syrie ne va pas continuer longtemps à soulever des objections et va permettre à cet accord de se réaliser, et que le gouvernement libanais va également comprendre et nous laisser partir», a-t-il dit. «Parler, négocier...» De son côté, M. Annan, qui effectuait la première visite officielle à Jérusalem d’un secrétaire général de l’ONU, a déclaré: «Si le gouvernement israélien prend une position sur la 425, nous œuvrerons avec les autorités israéliennes et avec toutes les parties concernées pour faire en sorte que l’accord soit appliqué». «Cela ne se fera pas en une nuit, mais je pense que la décision du gouvernement sera importante, et qu’elle constituera un pas dans la bonne direction», a-t-il ajouté. «J’ai toujours maintenu que les résolutions du Conseil de Sécurité étaient contraignantes, et qu’elles devaient être respectées et appliquées», a-t-il dit. «Mais en dernière analyse, a-t-il observé, ce sont les parties concernées qui doivent parler, négocier et accepter les compromis qui sont nécessaires à l’application de ces résolutions. Elles ne s’imposent pas d’elles-mêmes». Auparavant, M. Annan s’était entretenu avec le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehaï, qui a affirmé avoir réussi à convaincre le patron de l’ONU du sérieux de l’initiative israélienne, dont il est le promoteur. «J’ai évoqué mon initiative libanaise. Les principes m’en ont semble-t-il paru acceptables aux yeux du secrétaire général de l’ONU», a déclaré M. Mordehaï à la suite de la rencontre. Selon lui, l’initiative repose sur le principe que le Liban et son armée doivent être responsables de la sécurité à la frontière» avec Israël. Il a réclamé en outre que les «droits» des miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS) soient préservés. «Si la sécurité et l’ordre sont garantis nous ramènerons nos forces sur la frontière internationale», a affirmé le ministre, estimant ces propositions «conformes» à la résolution 425 du Conseil de Sécurité. M. Annan était arrivé à Jérusalem de Gaza. Interview de Chareh Du côté de la Syrie, le ministre des Affaires étrangères Farouk el-Chareh a estimé, dans une interview publiée hier par le quotidien Al-Hayat, que «les propositions israéliennes concernant un retrait du Liban-Sud sont pires que le maintien de l’occupation et visent à saboter les relations syro-libanaises». La résolution 425 «telle que nous l’entendons et telle que doivent l’interpréter les Nations Unies, demande à Israël de se retirer immédiatement et sans conditions», a-t-il ajouté. «Lorsque’Israël se retirera sans conditions et reviendra aux termes de l’accord d’armistice (1949), le peuple libanais aura réalisé son objectif et la Syrie sera satisfaite parce que le Liban aura enregistré une victoire sur Israël», a-t-il dit. «Le seul document (officiel) concernant un retrait israélien du Liban-Sud est une lettre du représentant permanent d’Israël aux Nations Unies qui comprend un grand nombre de conditions à l’adresse du Liban», a-t-il poursuivi. Il a notamment cité comme conditions israéliennes le démantèlement de l’infrastructure de la résistance, l’incorporation de l’ALS au sein de l’armée libanaise, et des garanties de la part du gouvernement libanais concernant la sécurité à la frontière israélienne. «Comme si c’était Israël qui était l’agressé et le Liban l’occupant», a-t-il relevé. Affirmant que Damas «ne peut donner aucune garantie en l’absence d’une paix globale», M. Chareh a exigé qu’Israël se retire du Liban «rapidement et sans l’accord de personne». «Les Israéliens soutiennent que nous empêchons les Libanais (de conclure un accord). La vérité est que les Libanais sont venus nous informer de leur refus des conditions israéliennes et soutiennent que le poursuite de l’occupation est plus honorable que la soumission aux conditions de l’Etat hébreu», a-t-il affirmé. Au Caire, M. Chareh ainsi que M. Boueiz sont revenus à la charge hier pour critiquer les menaces lancées la veille par M. Mordehaï à l’encontre du Liban en cas de non-acceptation de l’initiative israélienne. Il avait déclaré que le Liban devrait, le cas échéant, «assumer la responsabilité totale de tout changement qui interviendrait dans la nature des opérations militaires (israéliennes) sur son territoire». Selon M. Boueiz, «les menaces israéliennes contre le Liban sont absurdes car le Liban a déjà subi toutes les formes d’agression et Israël a déjà utilisé ses armes les plus meurtrières». «Israël est embarrassé par son occupation du Liban et se trouve enlisé dans le bourbier libanais», a poursuivi M. Boueiz. «Je veux rappeler à M. Mordehaï qu’il est rare que les Israéliens se soient lancés au Liban dans des aventures dont ils sont sortis vainqueurs», a-t-il ajouté dans une déclaration. M. Chareh, pour sa part, a affirmé que «ces menaces sont rejetées catégoriquement par tous les Arabes et pas seulement par le Liban». «Les ministres arabes sont absolument furieux de la politique du (premier ministre israélien Benjamin Netanyahu) et de ses déclarations provocantes et agressives, les siennes et celles de son ministre», a-t-il ajouté. Enfin, le ministre égyptien des Affaires étrangères, M. Amr Moussa, a qualifié de «très dangereux» les propos de M. Mordehaï, ajoutant que l’approche israélienne des volets libanais et syrien du processus de paix «n’était pas acceptable». Les «Brigades de la résistance» Au Liban-Sud, les «Brigades de la résistance libanaise», censées regrouper des combattants libanais de différentes tendances politiques et religieuses, ont revendiqué hier des tirs contre des positions israéliennes. Dans un communiqué publié à Beyrouth, cette organisation, créée par le Hezbollah, a affirmé avoir tiré contre les positions de Beit Yahoun et Qantara dans le secteur oriental de la zone occupée par Israël au Liban-Sud et avoir atteint les fortifications de ces positions. Des sources des services de sécurité dans la zone occupée, citées par l’AFP, ont confirmé ces opérations ainsi que l’absence de victimes. Les combattants de ces brigades sont entraînés et équipés par le Hezbollah mais ne sont pas membres du parti intégriste.1
Israël a franchi un nouveau pas hier dans son offensive diplomatique au sujet du Liban-Sud, en faisant savoir au secrétaire général de l’ONU Kofi Annan qu’il comptait entériner «formellement», dès la semaine prochaine, la résolution 425 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Pour l’instant, la question demeure à l’étude au sein du gouvernement israélien, mais...