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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Berry : le problème n'est pas tant le mariage civil que l'interdiction de toucher au mur confessionnel

Pour la première fois depuis le début de la polémique autour du mariage civil, le président Nabih Berry prend publiquement position, affirmant dans ce cadre que «le problème n’est pas tant le mariage civil facultatif que l’interdiction de toucher au mur de Berlin confessionnel au Liban». D’autre part, le chef du Législatif a indiqué devant ses visiteurs que «l’Assemblée nationale n’a jamais rien fait qui pourrait diviser les Libanais, et les exemples à ce sujet sont innombrables». Rappelant en outre qu’une proposition de loi avait déjà été soumise depuis le 16 août dernier au Conseil des ministres et à la Commission parlementaire concernant le mariage civil, M. Berry a commenté les propos du patriarche Nasrallah Sfeir à propos de la nécessité d’effacer le confessionnalisme des cœurs avant de l’abolir des textes: «Nous sommes d’accord», a-t-il dit avant de poursuivre: «C’est pour cela que nous proposons la formation de la Commission nationale pour l’abolition du confessionnalisme politique qui n’a ni le droit ni l’obligation de supprimer le confessionnalisme. Son rôle est de faire des suggestions susceptibles d’atténuer petit à petit le climat confessionnel jusqu’à son abolition totale. Seule cette commission est habilitée à effacer le confessionnalisme des cœurs avant de l’abolir des textes. Du reste, nous avons déjà dit que l’opération nécessite 20 à 30 ans», a-t-il ajouté. Par ailleurs, selon des sources parlementaires citées par l’agence «Akhbar el-Yom», le président de la commission de l’Administration et de la Justice, M. Chaker Abou Sleiman, devrait convoquer à une réunion les représentants de toutes les communautés religieuses pour discuter du projet de manière objective. Moawad: Pourquoi maintenant? De son côté, à l’issue d’un entretien avec le patriarche maronite, le député Nayla Moawad s’est penchée sur les motivations politiques du projet présidentiel, déclarant à sa sortie de Bkerké: «J’ai affirmé au patriarche que je suis naturellement pour la liberté de tout homme. Mais la question est de savoir pourquoi mettre maintenant cette affaire sur le tapis alors que le pouvoir est bien loin d’œuvrer pour l’abolition du confessionnalisme politique. Ses pratiques sont au contraire tout ce qu’il y a de plus sectaire (...). De là, on est en droit de se demander: d’où est venue cette inspiration subite?» Et Mme Moawad de poursuivre: «En ce qui me concerne, je m’oppose à tout ce qui est susceptible de porter atteinte à l’entente nationale. Je suis intransigeante sur ce plan. Du reste, nombre de décisions gouvernementales vont à l’encontre de cette entente, à savoir la loi sur les naturalisations, le gel du retour des personnes déplacées et la question du mariage civil posée d’une manière compromettante pour l’entente nationale», a-t-elle dit. «Je trouve cette affaire étrange surtout qu’elle intervient au moment où l’élection présidentielle approche. D’où les questions que je me pose concernant les motivations de cette proposition», a conclu Mme Moawad. Par ailleurs, le cheikh Akl druze Bahjat Ghaïth a souligné devant ses visiteurs la nécessité de «reporter tous les projets sujets à polémique et objets de discorde, notamment l’affaire du mariage civil». Il a souligné «l’inopportunité de tels projets au moment où l’ennemi (israélien) sillonne les capitales du monde entier pour convaincre les dirigeants étrangers de ses thèses» concernant l’application de la résolution 425. Le métropolite grec-orthodoxe de Tyr et Saïda, Mgr Elias Kfoury, a rappelé pour sa part le caractère sacré du mariage, tout en insistant sur l’inopportunité du projet de mariage civil. Il a toutefois reconnu que «la liberté de l’homme est sacrée. De ce fait, il peut faire le choix qui lui convient. Nous n’obligeons personne à entrer dans l’Eglise mais, en même temps, nous ne l’invitons pas à en sortir», a-t-il dit. Le Parti socialiste progressiste a exigé, quant à lui, la transmission du projet de loi à l’Assemblée nationale, se prononçant pour la formation de la Commission nationale de l’abolition du confessionnalisme. Le député Ayman Choucair, proche du ministre Walid Joumblatt, a estimé, de son côté, que l’idée du mariage civil est positive dans la mesure où elle contribue à l’intégration nationale et sociale. Par ailleurs, une quarantaine de représentants de partis laïcs de gauche et d’organisations civiles se sont réunis mardi soir à l’hôtel «Carlton» pour réclamer notamment que ce sujet soit débattu loin des tiraillements politiques et confessionnels. Le président du parti de Solidarité, M. Emile Rahmé, a applaudi, quant à lui, aux propos du vice-président syrien, Abdel Halim Khaddam, qui avait souligné la nécessité de reporter tous les sujets susceptibles de susciter des différends entre les Libanais. Il a estimé, suivant cette logique, que tous les autres sujets sensibles devraient ainsi faire l’objet d’un consensus comme, par exemple, la loi électorale, la loi sur l’amnistie et le décret de naturalisations.
Pour la première fois depuis le début de la polémique autour du mariage civil, le président Nabih Berry prend publiquement position, affirmant dans ce cadre que «le problème n’est pas tant le mariage civil facultatif que l’interdiction de toucher au mur de Berlin confessionnel au Liban». D’autre part, le chef du Législatif a indiqué devant ses visiteurs que...