Kosovo : un mois pour ouvrir le dialogue

Le groupe de contact sur l’ex-Yougoslavie a adopté mercredi à Bonn un document très modéré sur le Kosovo, repoussant d’un mois l’adoption d’éventuelles sanctions supplémentaires contre Belgrade pour l’obliger à ouvrir rapidement un dialogue avec les Albanais du Kosovo. Le document final confirme les sanctions adoptées par le groupe lors de sa précédente réunion, le 9 mars à Londres, dont un embargo sur les armes et des sanctions économiques à l’égard de Belgrade. Il a cette fois été approuvé sans réserve par les six pays membres du groupe, Russie comprise (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, Allemagne, France et Italie). Il donne quatre semaines à Belgrade pour ouvrir un dialogue sans condition avec les Kosovars en vue d’une large autonomie de la province, faute de quoi le Groupe pourrait décider de nouvelles sanctions. Les chefs de la diplomatie des six pays se sont mis d’accord pour faire adopter par les Nations Unies d’ici au 31 mars l’embargo sur les armes à destination de la République fédérale de Yougoslavie (RFY), que Moscou a jusqu’ici bloqué. Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright n’a pas caché lors de la conférence de presse finale que son pays était pour des pressions supplémentaires. Mais elle s’est félicitée que la «cohésion» du groupe ait été maintenue. A Londres, la Russie s’était partiellement désolidarisée des décisions du Groupe et, avant la réunion de Bonn, Moscou avait plaidé contre l’adoption de nouvelles sanctions. Le chef de la diplomatie russe Evgueni Primakov a rappelé que son pays n’avait pas jugé «nécessaire» d’adopter au stade actuel des sanctions supplémentaires. Moscou a sur ce plan réussi à différer leur mise en place. (AFP)