Mordehaï depuis hier aux Etats-Unis Israël propose un retrait de 11% de la Cisjordanie

Un redéploiement militaire israélien de 11 pour cent en Cisjordanie: telle est la proposition de Benjamin Netanyahu, dont était porteur son ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï. Celui-ci, arrivé dans la journée de mercredi aux Etats-Unis, a aussitôt gagné Miami pour y rencontrer Dennis Ross, auquel il a soumis ce projet. Selon la télévision israélienne, M. Mordehaï a également proposé, en contrepartie, l’annulation d’un troisième retrait israélien en Cisjordanie, prévu par les accords de paix. Cette rencontre a été qualifiée par des responsables israéliens de «très importante pour le futur du Proche-Orient». «Ils ont discuté d’un retrait partiel de la Cisjordanie et du Liban», a indiqué un responsable, qui a précisé que ce voyage de M. Mordehaï avait «pour objet la recherche d’un soutien pour la proposition israélienne». Selon les médias israéliens, les Etats-Unis souhaiteraient un retrait de 13 pour cent en Cisjordanie. Mais tant Netanyahu que Mordehaï se sont prononcés à plusieurs reprises contre le lancement d’une «initiative» américaine, tout en rejetant un retrait de 13 pour cent. Le ministre israélien de la Défense doit rencontrer demain vendredi le secrétaire d’Etat Madeleine Albright puis le secrétaire à la Défense William Cohen, alors que M. Ross se prépare à se rendre aujourd’hui jeudi au Proche-Orient. M. Mordehaï a appelé ces derniers jours les Etats-Unis à ne pas «tenter d’imposer leur vue et à rester dans leur rôle d’intermédiaires» dans les négociations avec l’Autorité palestinienne de M. Yasser Arafat. Le porte-parole du département d’Etat James Foley a tenté de rassurer le gouvernement israélien en affirmant que M. Ross allait rencontrer MM. Netanyahu et Arafat «afin de mettre la dernière main aux idées» américaines pour relancer les négociations entre les deux camps. M. Foley a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’un plan américain ni même de propositions «formelles et définitives» et que les Etats-Unis n’avaient pas l’intention «d’imposer leur volonté à aucune des deux parties». Comme pour témoigner de sa «bonne volonté», Israël a levé hier ses objections aux travaux de rénovation de la mosquée el-Aqsa, menés depuis plus d’un an par les autorités religieuses musulmanes et qui touchent à leur fin. Les autorités israéliennes avaient menacé l’année dernière d’empêcher les travaux de rénovation de la salle de prières souterraine Marwani en affirmant que ceux-ci étaient conduits en violation du statu quo concernant l’Esplanade des mosquées à Jérusalem-Est occupée, troisième lieu saint de l’islam. Un porte-parole de la police israélienne a finalement annoncé mercredi que les travaux pouvaient continuer. «Selon la décision arrêtée, ces travaux peuvent se poursuivre uniquement s’ils concernent le sol et la tapisserie», a affirmé Mme Linda Menuhin. Selon elle, «le reste sera considéré comme une violation du statu quo» pouvant justifier une intervention d’Israël. Les employés d’el-Aqsa ont indiqué que les travaux à la salle Marwani étaient achevés et qu’elle était ouverte aux pèlerins depuis des mois. «Notre seule tâche consiste actuellement à repaver la cour intérieure surmontant cette salle», a affirmé l’un des ouvriers.