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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Une campagne de sensibilisation de la YWCA La violence contre l'enfant, un fléau pour la société

La violence contre l’enfant affecte non seulement la victime elle-même, mais toute la société qui est prise dans un engrenage sans fin. C’est ce thème essentiel de la violence contre l’enfant qui a fait hier l’objet d’une conférence de la «Young Women Christian Association» (YWCA) au siège de l’association à Aïn Mreissé. Cette conférence était patronnée par le ministre de l’Education, M. Jean Obeid, représenté par M. Nicolas Jammal, directeur général du ministère. La violence au sein de la famille, la violence dans les écoles et les abus sexuels sur les mineurs ont été traités par des spécialistes qui ont tenté ainsi de cerner le fléau des sévices corporels et mentaux qui frappent l’enfance. Il faut signaler que cette conférence n’est pas une initiative isolée: la YWCA organise une campagne qui durera toute l’année, et qui comportera d’autres séminaires. La violence sous toutes ses formes atteint de plus en plus les enfants. Les causes avancées par les spécialistes sont diverses: conception erronée de l’éducation, abus de pouvoir au sein de la famille, violence dans l’audiovisuel et les jeux vidéo... Les conséquences sur l’enfant sont tragiques quelle que soit sa réaction: il vit dans l’angoisse, perd sa confiance en lui, et entre dans un cycle de violence qu’il exerce sur d’autres enfants... La YWCA a donc mis au point une campagne de sensibilisation au problème qui durera toute l’année. Sur cette campagne, Mlle Roula Dona, représentante de l’association, a donné des explications: «La violence n’est pas nouvelle, mais elle prend actuellement des proportions effrayantes et devient un véritable fléau qui détruit la cellule familiale. Lancer une campagne contre la violence sous toutes ses formes représente pour nous un moyen de lutter contre ce problème. Cette campagne qui durera un an comportera des conférences et des travaux pratiques». Trois spécialistes se sont ensuite succédé à la tribune. M. Gérard Jihami, qui a lu le texte de sa femme Mme Aida Jihami, a parlé de la violence au sein de la famille: «Pour bien combattre le problème, il faut d’abord trouver l’origine du mal. Les causes de la violence peuvent être divisées en deux parties, celles qui sont extérieures à l’enfant et celles qui sont inhérentes à sa personnalité. Les premières viennent des parents: ceux-ci, par ignorance, peuvent baser l’éducation de l’enfant sur la violence, la rendant par le fait même familière. L’enfant aura tendance à l’exercer à son tour sur ses camarades. Le manque ou le surplus d’affection accordée à l’enfant peut aussi générer des réactions violentes chez lui». «Mais il y a aussi des éléments caractériels qui déterminent la violence chez l’individu, par instinct de survie, par volonté de pouvoir ou par crise d’opposition à l’un des parents», a poursuivi M. Jihami. «Pour éviter d’en arriver là, il ne faut pas user de violence dans l’éducation des enfants, il faut lutter contre les causes mêmes de ce mal, et créer un climat sain entre les enfants eux-mêmes», a-t-il conclu. Pour sa part, Mlle Claude Dargham a parlé de la violence à l’école. Elle a constaté les trois grands axes relationnels dans les établissements: 1. Relation des enfants entre eux: la violence sévit principalement dans le primaire et le complémentaire, où la compétition est très forte. Cette violence est corporelle mais aussi morale, surtout à mesure que l’enfant grandit. 2. Relation des enfants avec le responsable pédagogique: Celui-ci devrait éviter d’adopter des moyens abusifs qu’ils soient corporels (frapper...) ou moraux (inculquer à l’enfant un sentiment de culpabilité...) 3. Relation de l’enfant avec l’administration: Cette dernière devrait traiter tous les enfants sur un même pied d’égalité, quelle que soit leur condition financière, et renforcer la solidarité entre eux. Enfin, Mlle Brigitte Khoury a évoqué les sévices sexuels dont les enfants sont victimes: «Des statistiques ont montré que dans toutes les populations du monde, il y a 7 à 30% de personnes qui ont subi des agressions sexuelles dans leur enfance». Et de poursuivre: «De tels actes ont des conséquences à court terme et d’autres à long terme. A court terme, l’enfant ressent un sentiment d’angoisse, de perte de confiance en soi et dans les autres, souffre de cauchemars, de troubles du sommeil, et d’une baisse du rendement scolaire. Il fait preuve de comportements sexuels anormaux pour son âge, et tend à exercer une violence sexuelle sur d’autres enfants, par vengeance ou par imitation. A long terme, l’adulte est sujet à des perturbations graves autant physiques que morales, et il ne peut généralement mener une vie de couple normale. Plus les agressions sont violentes et plus l’agresseur est proche (le père par exemple), plus le traitement est difficile». En guise de solution, Mlle Khoury a proposé que «les parents ou autres responsables restent éveillés afin de déceler les indicateurs d’abus sexuels dans les comportements de l’enfant». «Il est également primordial de charger un spécialiste de s’occuper du cas, de protéger les autres enfants de la famille et de créer un organisme de protection de l’enfant», a-t-elle conclu.
La violence contre l’enfant affecte non seulement la victime elle-même, mais toute la société qui est prise dans un engrenage sans fin. C’est ce thème essentiel de la violence contre l’enfant qui a fait hier l’objet d’une conférence de la «Young Women Christian Association» (YWCA) au siège de l’association à Aïn Mreissé. Cette conférence était patronnée par le...