Théâtre pour enfants au Monnot Hansel et Gretel revisité par Sylvain Lhermitte (photos)

Sur les planches du théâtre Monnot, «Hänsel et Gretel» le fameux conte des frères Grimm avec des extraits de l’opéra d’Engelbert Humperdinck, dans une mise en scène de Sylvain Lhermitte. En cours de semaine pour les écoles et les dimanches après-midi pour les particuliers. Premier tableau: la maison du marchand de balais. Hänsel (Zeina Saab de Melero en cherwal) et Gretel (Claudine Ghaziri) ont faim. Justement, il y a là un pot de lait. Mais patatras, ils le renversent en jouant. Leur mère (Hanane Hajj Ali) apparaît sur l’écran, dimension nature. Très fâchée, elle les envoie dans la forêt ramasser des fraises. Deuxième tableau, dans la forêt. Profitant d’un moment d’inattention de sa sœur, Hänsel mange toutes les fraises. Se rendant compte qu’ils sont perdus, les enfants s’endorment en ayant bien peur. Troisième tableau: ils se réveillent devant une maison faite de tartes, de chocolat, de friandises et de «kaak bil simsoum». La tentation est trop grande. Les deux chérubins s’empiffrent... et se font attraper par la sorcière, superbement campée par Julia Kassar. La méchante allume un grand four pour y rôtir les deux loupiots. Mais ce sont eux qui la pousseront dedans et la mangeront, car elle sera transformée en un délicieux gâteau. Ce conte pourrait être compris comme un traité philosophico-moralisateur sur la gourmandise. Mais pour Lhermitte, «Hänsel et Gretel» recèle un sens plus profond. «Il montre aux enfants que toute chose possède deux faces. On voit ce gâteau, il est très appétissant, mais derrière il y a la sorcière. L’enfant accompagne les héros de la pièce et comprend qu’il y a des méchants dans la vie. L’enfant a des peurs, des angoisses, il se pose des questions. A la fin de la pièce, il découvre qu’il peut vaincre le danger, qu’il peut être plus fort que la sorcière. Certaines personnes disent qu’il ne faut pas raconter des contes cruels aux enfants. Mais celui-là ne l’est pas. Il répond à leurs questions». La mise en scène est simple. Un écran, une échelle, un couloir de lumière où se meuvent les acteurs. «C’est construit d’une manière architec-turale» souligne Lhermitte faisant référence à sa propre formation d’architecte. La moitié de l’action se joue sur l’écran. Il y a également des séquences musicales de l’opéra de Humperdinck. Une pièce ludique qui donne envie de picorer un bon gâteau crémeux aux noisettes. Mais attention au revers de la médaille...