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Actualités - CHRONOLOGIE

A la veille de l'arrivée à Beyrouth du secrétaire général de l'ONU Le palais Bustros minimise l'importance de la visite d'Annan

A la veille de l’arrivée du secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, attendu ce matin à Beyrouth dans le cadre d’une tournée régionale, le palais Bustros s’est employé hier à mettre les points sur les «i» au sujet des spéculations qui ont précédé cette visite, n’hésitant pas à minimiser quelque peu son importance, et niant avoir reçu de M. Annan un quelconque avant-projet en relation avec les propositions israéliennes de retrait du Liban-Sud. Certes, la visite du secrétaire général, bien que prévue depuis plusieurs mois et reportée une première fois en raison de la crise irakienne (elle devait alors lieu en février), intervient à un moment où Israël, à défaut d’avoir lancé une véritable initiative officielle en direction du Liban, ainsi que l’a souligné hier l’ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth Richard Jones (VOIR PAGE 3), s’est engagé, à tout le moins, dans un vaste débat interne autour des modalités d’un retrait de ses troupes du Liban-Sud. Ce n’est pas un effet du hasard si M. Annan est la troisième personnalité internationale d’importance à visiter le Liban en l’espace de trois jours, après le secrétaire au Foreign Office Robin Cook et l’émissaire russe au Proche-Orient Victor Possouvaliouk, tous deux représentants de pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU. Ainsi, des informations publiées par Al-Hayat et attribuées par le journal à des sources diplomatiques occidentales à Londres faisaient état d’un avant-projet en cinq points pour un retrait israélien de la zone occupée, dont serait porteur le secrétaire général. Démenti Il s’agirait d’une «formule préliminaire pour un dialogue sur la situation au Liban-Sud que M. Annan ne qualifie pas encore de projet», selon le Hayat. Cette «formule» se base sur: — La reconnaissance claire par Israël de la résolution 425 du Conseil de Sécurité. — Un déploiement immédiat de l’armée libanaise dans toute région de laquelle se retire l’armée israélienne. — Le maintien des arrangements d’avril 1996, aux termes desquels Israël et le Hezbollah se sont engagés à épargner les civils des deux côtés de la frontière. — L’examen d’une éventuelle extension de la zone de déploiement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), et la prolongation de son mandat. — La relance des négociations du processus de paix avec Israël sur les deux volets syrien et libanais, gelées depuis plus de deux ans. Au palais Bustros, on a «catégoriquement» démenti hier avoir été notifié que M. Annan serait porteur d’un tel document lors de sa visite à Beyrouth. Analysant ces idées point par point, des sources du ministère estiment qu’il s’agit principalement de demandes israéliennes. «Si, par hasard, M. Annan apportait effectivement dans ses bagages un projet israélien déterminé au sujet du Liban-Sud», poursuivent ces sources, alors le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz «lui ferait remarquer que ces propositions sont en contradiction avec la résolution 425». «De plus, M. Boueiz soulignerait devant lui la différence qu’il y a entre un secrétaire général œuvrant dans le cadre d’une résolution prise par le Conseil de Sécurité et se rendant à Beyrouth pour discuter de son application, et un autre qui dirait aux responsables (libanais): voilà ce que nous avons reçu d’Israël, qu’en pensez-vous?», ajoute-t-on de mêmes sources. De toute façon, les milieux du palais Bustros estiment que M. Annan «n’est pas en mesure d’avancer des propositions sans qu’il soit mandaté par le Conseil de Sécurité» et se disent convaincus que le secrétaire général «prendra en considération les observations libanaises». M. Annan «est en faveur de l’application immédiate de la 425, mais le problème c’est que cette application est une décision politique américano-israélienne avant d’être une question administrative ou même militaire dépendant des Nations Unies», soulignent-ils, en rappelant que le secrétaire général «connaît bien le Liban-Sud». Au palais Bustros, on admet certes que la visite de M. Annan est «importante en soi, dans la mesure où elle intervient à un moment délicat du processus de paix» au Proche-Orient. «Cependant, elle n’est pas aussi importante que certains veulent le laisser croire, parce que le secrétaire général n’apporte avec lui aucun projet pour mettre en application la 425, vingt ans après son adoption, et aussi parce qu’il ne désire pas jouer un rôle de médiateur entre le Liban et Israël, et affirme que ce rôle est dévolu à Washington».
A la veille de l’arrivée du secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, attendu ce matin à Beyrouth dans le cadre d’une tournée régionale, le palais Bustros s’est employé hier à mettre les points sur les «i» au sujet des spéculations qui ont précédé cette visite, n’hésitant pas à minimiser quelque peu son importance, et niant avoir reçu de M. Annan un...