Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Chirac qualifie le Front national de raciste et xénophobe

Qualifiant le parti de Jean-Marie Le Pen de «raciste et xénophobe», le président gaulliste Jacques Chirac a condamné hier soir les alliances droite modérée-extrême-droite et promis de moderniser la vie politique française, en tirant les leçons du séisme politique provoqué par le Front National (FN) dans les élections régionales gagnées par la gauche, lors d’une allocution radio-télévisée aux Français Le chef du FN a subi pour sa part un revers hier dans sa tentative de consolider l’assise du Front National (FN) sur l’échiquier politique français et lui donner la respectabilité démocratique que lui nient les partis traditionnels depuis quinze ans. M. Le Pen n’a pas réussi à obtenir la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA, Sud-Est), le bastion du FN, qui a été conquise par l’ancien ministre socialiste Michel Vauzelle. Mais il a poursuivi son entreprise de déstabilisation de la droite en faisant élire, grâce à l’appui du FN, deux nouveaux présidents de région appartenant à la droite modérée, en Midi-Pyrénées (Sud) et en Haute-Normandie (Nord-Ouest). Tous deux, MM. Marc Censi (UDF, libéral) et Jean-Paul Gauzes (RPR, gaulliste) ont immédiatement démissionné en récusant les voix d’extrême-droite. Une autre élection, celle de la présidence de la région parisienne, a été remportée pour la première fois par la gauche, en la personne du socialiste Jean-Paul Huchon. M. Chirac a condamné les élus de la droite ayant accepté la main tendue du Front National sur la base d’un programme minimum non controversé (moins d’impôts, plus de sécurité urbaine) dans son intervention, à laquelle il a donné un ton solennel.«Je ne peux que désapprouver celles ou ceux qui ont préféré les jeux politiques à la voix de leur conscience. Cette attitude (...) n’est pas digne et peut être dangereuse», a-t-il dit. Mais il a aussi critiqué la gauche pour avoir jeté «de l’huile sur le feu» et d’avoir fait depuis longtemps «le jeu de l’extrême droite» en instaurant des élections à la proportionnelle, dans une allusion transparente à son prédecesseur François Mitterrand. Et il a appelé les électeurs du Front national à mesurer leur responsabilité en qualifiant le FN de «raciste et xénophobe». M. Chirac a promis une modernisation de la vie politique, en estimant qu’elle devait «être plus proche des citoyens, plus transparente» et plus morale. «le renouvellement des élus, un nombre accru de femmes dans la vie publique, la réforme de certaines lois électorales, celle des cumuls, la place du référendum local ou national, bien d’autres changements encore s’imposent», a-t-il dit, en annonçant «une grande réflexion» associant tous les partis «républicains». Le revers personnel de M. Le Pen et les progrès nets obtenus par la gauche dans les élections locales (cantonales) de dimanche dans une moitié de la France, n’ont pas stoppé l’onde de choc qui a frappé à nouveau la droite, toujours désemparée par sa défaite aux législatives il y a dix mois. Selon un historien respecté, René Rémond, «l’heure est grave pour la droite. Si elle ne se ressaisit pas, elle est vouée à devenir la servante du FN». M. Le Pen, dont le parti a recueilli les voix de 15% des votants lors du dernier scrutin, n’a jamais caché que son objectif central visait à casser les partis gaulliste et libéral (RPR et UDF) et à faire du FN un parti puissant incontournable sans lequel aucun retour au pouvoir ne serait possible. Pour le directeur du quotidien, Serge July, le «vendredi noir» des élections régionales pourraient préfigurer «une crise de régime». «La droite et la gauche sont indispensables au bon fonctionnement de la démocratie. Que l’une vienne à se désagréger et l’ensemble du système vacille. Que cette situation se prolonge et le régime manque d’oxygène et implose», a-t-il estimé. (AFP, Reuters)
Qualifiant le parti de Jean-Marie Le Pen de «raciste et xénophobe», le président gaulliste Jacques Chirac a condamné hier soir les alliances droite modérée-extrême-droite et promis de moderniser la vie politique française, en tirant les leçons du séisme politique provoqué par le Front National (FN) dans les élections régionales gagnées par la gauche, lors d’une...