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Actualités - CHRONOLOGIE

La 425 au coeur de la visite du chef de la diplomatie britannique à Beyrouth Robin Cook : il existe un grand fossé entre les différentes parties ... (photos)

Face à un volet israélo-palestinien bloqué, le Liban-Sud est depuis hier au cœur d’un véritable ballet diplomatique.Deux visites-éclairs, celle du secrétaire au Foreign Office, M. Robin Cook, et celle de l’émissaire personnel du président Eltsine, M. Victor Possouvaliouk (VOIR PAGE 2), et demain, l’arrivée du secrétaire général des Nations Unies, en attendant la semaine prochaine la visite du ministre iranien des Affaires étrangères. Comme si, pour sortir de l’impasse actuelle, tous les «messieurs bons offices du monde» essayaient d’effectuer une percée quelconque, qui, pour certains, permettrait à l’armée israélienne de se retirer du Liban en ayant sauvé la face, et pour d’autres, les aiderait à marquer des points sur l’échiquier moyen-oriental. Toutefois, ce qui semblait aisé à certains se heurte à une opposition ferme aussi bien de la part du Liban officiel que de la Syrie qui ont tous les deux rejeté la dernière proposition israélienne relative à la 425. Le ministre britannique des Affaires étrangères, M. Robin Cook, qui a passé au total 3 heures à Beyrouth, en venant de Damas, l’a constaté au cours de ses entretiens avec le premier ministre Rafic Hariri et avec le ministre des Affaires étrangères, Farès Boueiz. Il a ainsi déclaré au cours d’une conférence de presse au palais Bustros: «Il existe un grand fossé entre les positions des différentes parties et nous devons, en tant qu’Union européenne, essayer de le combler à travers les efforts de l’ambassadeur Miguel Angel Moratinos». Le chef de la diplomatie britannique est arrivé à Beyrouth à 16h20, en compagnie de l’émissaire européen dans la région, l’ambassadeur Moratinos, et de hauts responsables du Foreign Office. Il a été accueilli par son homologue libanais, M. Boueiz, accompagné de hauts responsables du ministère des Affaires étrangères. M. Cook et la délégation qui l’accompagne se sont aussitôt rendus au palais Bustros pour des entretiens élargis. Au cœur des débats, la proposition israélienne de retrait du Liban-Sud en échange de garanties de sécurité. M. Cook avait déjà évoqué ce thème avec les dirigeants syriens, notamment le président Hafez el-Assad, avec lequel il s’était longuement entretenu au cours de la journée d’hier et avant sa venue à Beyrouth. Le ton avait d’ailleurs déjà été donné à Damas, au cours de la conférence de presse conjointe qu’il avait tenue avec son homologue syrien, Farouk el-Chareh. «Nous sommes intéressés par l’application de la 425 et nous reconnaissons l’importance des questions sécuritaires des pays concernés. Nous aimerions aussi qu’elle soit appliquée dans le cadre d’un règlement global découlant du progrès du processus de paix, dans tous ses volets...» a déclaré M. Cook — dont le pays préside jusqu’en juin l’Union européenne. A Beyrouth, au cours de la réunion élargie au palais Bustros, M. Cook, qui est accompagné de MM. Moratinos, Plumbly, Grant, Scheinwald, Purchase, Hood Hopkins, Duplas et Halskov ainsi que de l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Beyrouth, David MacLennan, a écouté l’exposé du ministre libanais des Affaires étrangères, entouré de MM. Zafer el-Hassan, Walid Nasr, Melhem Mesto, Farid Abboud et Elias Haddad. L’entretien a été suivi d’une conférence de presse conjointe et M. Boueiz en a profité pour saluer les positions de M. Cook en Palestine, tout comme il a rendu hommage aux positions européennes en général. M. Boueiz a déclaré avoir expliqué à M. Cook comment les Israéliens cherchent à vider la résolution 425 de son contenu. En lançant leur récente proposition, les Israéliens cherchent, selon M. Boueiz, à créer une diversion pour détourner l’attention générale de l’impasse dans le volet avec les Palestiniens. M. Boueiz a réaffirmé l’appui du Liban aux initiatives européennes. De son côté, M. Cook a relevé le fait que sa visite à Beyrouth coïncide avec le vingtième anniversaire de l’adoption de la résolution 425. Il a précisé avoir évoqué avec son homologue libanais les propositions israéliennes de retrait du Liban-Sud. «Nous sommes conscients, a-t-il dit, du fait que tout progrès ne peut être réalisé sur des bases sécuritaires que dans le cadre d’un règlement global...». Le secrétaire au Foreign Office a précisé qu’à son avis, l’heure est venue de trouver une solution. «Le règlement n’a que trop tardé. Nous attendons une nouvelle proposition américaine sur le volet palestinien. Certes, cela n’aura pas une incidence directe sur l’application de la 425, mais un progrès sur l’un des volets ne pourrait que donner un nouveau souffle au processus de paix dans son ensemble». En réponse à une question sur les propositions israéliennes relatives au Liban-Sud, M. Cook a précisé avoir compris de ses interlocuteurs libanais, qu’elles n’ont pas été faites d’une façon officielle et que, pour l’instant, elles restent dans le cadre informationnel. Interrogé sur ses entretiens à ce sujet avec les responsables syriens, M. Cook a répondu «Il serait juste de dire qu’ils ne considèrent pas les propositions israéliennes comme étant réalistes. Selon eux, si les Israéliens veulent se retirer du Liban, c’est leur problème. Mais ils s’attendent à ce que toute négociation à ce sujet englobe aussi le volet syrien». Le secrétaire au Foreign Office a insisté sur le fait que l’Union européenne n’est pas en concurrence avec les Etats-Unis. «Nous avons tous besoin les uns des autres». C’est à peu près le même son de cloche que M. Cook a entendu au cours de son entrevue avec le président du conseil. M. Rafic Hariri a en effet déclaré, à l’issue de l’entretien, que les Arabes souhaitent la paix. «Le Liban et la Syrie, a-t-il ajouté, sont prêts à signer un accord de paix en l’espace de trois mois si Israël s’apprête à se retirer du Liban-Sud et du Golan». Selon M. Hariri, la période actuelle est propice à la réalisation de la paix, à condition que les Israéliens y soient décidés. M. Cook, quant à lui, a qualifié ses entretiens avec M. Hariri de très utiles. Et il a ajouté que son interlocuteur lui a brossé un tableau complet de la situation régionale. «Je comprends parfaitement sa position et (...) je transmettrai les différentes opinions récoltées au cours de ma tournée dans la région à l’Union européenne». Ainsi, les Israéliens qui espéraient que M. Robin Cook parviendrait à convaincre Damas et Beyrouth d’accepter leurs propositions sur un retrait conditionnel du Liban, doivent reconsidérer leur position. Libanais et Syriens ne sont pas prêts à la moindre concession dans l’application de la 425, tout comme, selon les propres termes du ministre Boueiz, le Liban n’est pas prêt à aider les Israéliens à détourner l’attention générale de l’impasse dans laquelle ils se trouvent. Accueilli chaleureusement à Damas et à Beyrouth, M. Cook a bénéficié du prestige que lui conférait son récent coup d’éclat en Israël. Si cela a conforté les Libanais et les Syriens dans leur confiance en l’Union européenne, cela ne les a toutefois pas poussés à renoncer à leur position de principe. La réaction israélienne ne s’est d’ailleurs pas fait attendre. La «radio du Sud» (contrôlée par l’ALS) a annoncé hier en soirée que le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, recevra aujourd’hui le chef de l’ALS, le général Antoine Lahd, «pour examiner avec lui l’avenir des miliciens de l’ALS et le plan israélien de retrait du Sud occupé». a
Face à un volet israélo-palestinien bloqué, le Liban-Sud est depuis hier au cœur d’un véritable ballet diplomatique.Deux visites-éclairs, celle du secrétaire au Foreign Office, M. Robin Cook, et celle de l’émissaire personnel du président Eltsine, M. Victor Possouvaliouk (VOIR PAGE 2), et demain, l’arrivée du secrétaire général des Nations Unies, en attendant la...