Assistance à l'enfance meurtrie : à Roumieh, un programme pour aider à la réinsertion sociale

Avec Mlles Denise el-Murr et Rosy Kerkor, responsables du projet de réhabilitation et de réinsertion à l’aile réservée aux mineurs en détention à la prison centrale de Roumieh, nous avons fait un tour d’horizon du programme et des activités. Le projet est établi dès 1993 avec Terre des Hommes, financé par la Suisse, et en 1994, l’action se concrétise en collaboration avec le Mouvement social, financé par une ONG française. 200 détenus sont pris en charge. Ils sont âgés entre 14 et 17 ans. Par roulement annuel, le nombre atteint 400 (va et vient). Les objectifs spécifiques se situent à deux niveaux nous expliquent Mlles Murr et Kerkor. «Pendant la période de détention, il faut assurer un soutien moral et matériel dès l’arrivée des adolescents; améliorer les conditions de vie; favoriser le développement; aider le jeune à établir un projet de vie adapté à la réalité et à ses capacités; réactiver et accélérer le suivi des dossiers juridiques; préparer la réinsertion sociale en renouant les liens mineurs-familles. Quant à la période de réinsertion, il s’agit de travailler avec la famille pour renouer les liens avec le mineur, aider à la recherche d’un travail; assurer le support dans les difficultés quotidiennes; sensibiliser les droits sociaux et l’environnement». À la suite d’une première étape d’accueil et d’observation, le jeune pourrait soit suivre un programme éducatif pendant une période de 6 mois, soit rejoindre les groupes de travail dans les ateliers spécialisés. «À partir de 9 heures, les ateliers fonctionnent avec des moniteurs spécialisés qui assurent l’apprentissage par groupe et par session, poursuivent Mlles Murr et Kerkor. Travaux d’électricité, de cuir, bois, coiffure figurent au programme et le jeune peut, en fonction des pièces produites, se faire 100 000 à 150 000 LL par mois. Un travail d’animation audiovisuelle est prévu. À 16 heures, ils rejoignent leurs cellules, des pièces contenant plusieurs détenus». En 1998, sur 438 délinquants (dans l’ensemble) 39% sont libanais et 52% sont analphabètes. 23% sont originaires de Beyrouth et 34% du Mont- Liban. 67% ont été arrêtés pour vol.