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Actualités - ANALYSE

Nouveau mandat - Quel avenir pour le tandem Lahoud-Hariri ? La stabilité tributaire des bonnes relations entre les deux présidents

Les relations entre les présidents de la République et du Conseil ont une histoire mouvementée au Liban de laquelle se dégage une constante: tant que règnent l’entente et la coopération entre les deux, tout va bien dans le pays. En revanche, dès que ces relations se détériorent et qu’elles prennent un caractère confessionnel, la crise bat son plein à tous les niveaux. Les exemples dans ce cadre sont nombreux. On se contentera de rappeler que, sous le mandat actuel, toutes les fois qu’un conflit opposait Élias Hraoui et Rafic Hariri, la situation économique et financière s’en ressentait immédiatement. La question est de savoir aujourd’hui si les présidents Émile Lahoud et Rafic Hariri parviendront à collaborer sans problème à partir du 24 novembre prochain. Certes, M. Hariri ne cesse de proclamer son appui total au futur chef de l’État. Mais ces déclarations de bonnes intentions suffisent-elles à concilier deux mentalités presque antinomiques ? Le Premier ministre ne risque-t-il pas de se heurter à la détermination d’un président à qui l’armée a inculqué le sens de la discipline ? Il semble que le chef du gouvernement s’apprête depuis des mois à l’éventualité de l’élection du général Lahoud à la première magistrature de l’État. Il s’emploie de ce fait à limiter d’avance tout ce qui pourrait faire l’objet d’un litige entre lui et le président élu. En tout état de cause, M. Hariri est persuadé que si la Constitution est respectée, aucun conflit ne devrait l’opposer au général. En effet, le chef du gouvernement estime que la désignation des ministres était autrefois à l’origine des différends entre les deux pôles de l’Exécutif. Se référant à la Constitution qui stipulait que le chef de l’État nomme les ministres, le président choisissait des membres de l’équipe ministérielle qui n’étaient pas toujours agréés par le chef du gouvernement. Or la Constitution de Taëf a corrigé cette dichotomie en précisant que le président de la République désigne le Premier ministre en concertation avec le chef du Législatif, qui lui-même consulte les députés. D’autre part, le chef de l’État promulgue, en accord avec le président du Conseil, le décret de désignation du gouvernement. C’est ainsi que les présidents de la République et du Conseil sont finalement tenus de coopérer car, depuis Taëf, ils sont tous les deux responsables de l’autorité exécutive. En effet, le transfert de cette autorité au Conseil des ministres réuni a résolu le problème de l’abus de pouvoir dont aurait pu se rendre coupable le président de la République. Les deux pôles de l’Exécutif sont désormais condamnés à s’entendre, d’autant plus qu’en cas de conflit, c’est le pays tout entier qui risque d’en pâtir.
Les relations entre les présidents de la République et du Conseil ont une histoire mouvementée au Liban de laquelle se dégage une constante: tant que règnent l’entente et la coopération entre les deux, tout va bien dans le pays. En revanche, dès que ces relations se détériorent et qu’elles prennent un caractère confessionnel, la crise bat son plein à tous les niveaux. ...