Clinton gagne son pari et redore son blason (photo)

Le président américain Bill Clinton a gagné son pari et redoré son blason gravement terni par l’affaire Lewinsky en arrachant au sommet de Wye Plantation un nouvel accord aux Israéliens et aux Palestiniens. Grâce à cet accord qui entraînera un nouveau retrait des forces israéliennes, il a prouvé que les menaces de destitution pesant désormais sur lui n’ont pas sérieusement entamé son influence sur la scène internationale. Depuis six ans, M. Clinton ne s’est jamais autant impliqué personnellement dans un dossier diplomatique, puisant dans l’exemple donné par le président Jimmy Carter il y a vingt ans avec les accords de Camp David. En huit jours, il a consacré plus de 70 heures aux négociations de Wye Plantation, terminant ses entretiens souvent tard dans la nuit pour ne regagner Washington qu’aux petites heures du matin. Cette victoire à l’arraché dépasse toutefois largement le sort personnel de Bill Clinton. Les États-Unis craignaient qu’à sept mois de l’échéance des accords d’Oslo de 1993, l’échec d’une relance du dialogue israélo-palestinien, en panne depuis 20 mois, ne tourne à la catastrophe pour le processus de paix et n’entame durablement la crédibilité américaine dans l’ensemble du monde arabe au profit des pays du «front du refus». Pour M. Clinton, ce succès vient à point nommé, à dix jours d’élections législatives cruciales pour son avenir. Il vient coiffer un rétablissement politique plutôt remarquable. Malgré les errements personnels du président, 64% d’Américains jugent favorablement son action, selon les sondages. Déjà majoritaires au Congrès, les républicains, selon tous les experts, devraient sortir vainqueurs des scrutins du 3 novembre et accroître leur contrôle sur le Sénat et la Chambre des représentants, dont les élus auront à statuer sur la destitution du président dans les mois qui viennent. Mais aucun expert ne leur prédit plus le raz-de-marée qu’ils espéraient en septembre lorsque avaient été révélés au monde les détails des ébats sexuels de Bill Clinton à la Maison-Blanche.