Emigration - Participation libanaise au congrès de Salzbourg Najwa Nasr évoque l'intégration des premiers libanais aux Etats-Unis

Le Dr Najwa Nasr, professeur de linguistique anglaise à la Faculté des lettres de l’Université libanaise, vient de participer à Salzbourg à un congrès de trois jours sur le thème «Du melting pot à la mosaïque : l’influence de l’immigration sur le mode de vie américain». Pour la deuxième fois en deux ans, alors que les règles prévoient un intervalle de sept ans entre deux participations, elle a donc, par dérogation spéciale, été invitée à un des ateliers de travail qu’organise régulièrement l’American Studies Center. Et cela à cause de ses travaux sur l’émigration, des recherches qu’elle a publiées ainsi que de l’exposition photo qu’elle a organisée à Beyrouth en septembre 1996 sur les premières vagues d’immigrés libanais aux États-Unis. D’ailleurs, c’est de ce sujet qu’elle a traité lors du congrès de Salzbourg qui a regroupé des représentants de dix-neuf nations. Le cycle, permanent, a notamment pour but de mettre en présence le plus grand nombre possible de nationalités différentes, pour rapprocher les points de vue. Une orientation qui concordait parfaitement avec le thème même de l’atelier de travail, le mélange, la mosaïque de nationalités qui ont donné, et donnent toujours, du sang neuf aux États-Unis en marquant différemment, profondément, leur façon de vivre. Sur ces afflux successifs, le Pr Allan Winkler, qui enseigne l’histoire à Miami, a donné un aperçu global, faisant ressortir tout à la fois l’attachement aux racines et la volonté d’intégration, sans oublier l’apport à la dynamisation de l’économie US dans divers secteurs. En matière d’agriculture, la déléguée tchèque, le Dr Stepanka Magstadtova, a raconté l’épopée des pionniers venus de son pays pour exploiter les vastes terres de l’Amérique profonde. Le Pr Orm Overland, qui enseigne les humanités à l’université de Bergen en Norvège, a traité de l’interactivité culturelle sous le titre éloquent «De l’ironie de devenir Américain»… Le Pr John Blair, qui donne à Genève des cours sur la culture et la littérature US, a analysé les strates successives apportées par le flux migratoire à la société américaine. Sur internet Le Pr Najwa Nasr a donc présenté, pour sa part, un exposé abondamment illustré de diapositives, sur les premiers immigrés libanais. Elle en a détaillé les multiples activités économiques, artisanales, artistiques, culturelles ou spirituelles. Citant pièces de théâtre, publications de presse, livres littéraires, gens de plume, une place spéciale étant réservée à Gébrane dont les participants au congrès connaissent surtout Le Prophète. Mme Nasr leur a d’ailleurs distribué des copies de sa fameuse adresse aux jeunes immigrés, qu’il invitait à concilier leur propre patrimoine et la culture du pays d’accueil, pour contribuer à l’édification d’une société nouvelle. À noter que l’intervention de la déléguée libanaise a été appréciée au point qu’elle a été introduite sur internet (http :www.salsem.ac.at/csal/progs/ASC22/nasr/nasr.htm). À l’issue du congrès, la directrice du Centre d’études, Mme Martha Geçek, a remis à Mme Nasr un plateau commémoratif en cuivre illustré de la carte du Liban et de son drapeau, pour la remercier de son apport.