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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Le chef du gouvernement définit le profil du nouveau président de la République Hariri : les données dans le pays m'ont empêché d'instaurer le régime des institutions

Devant la délégation de la Ligue maronite, qu’il avait reçue lundi soir, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a reconnu que des erreurs ont été commises durant son mandat «mais sans être mortelles», soulignant que «les données en présence» dans le pays l’ont empêché d’établir le régime des institutions. M. Hariri a également défini le profil du prochain président de la République tout en rendant un vibrant hommage au chef de l’Etat, M. Elias Hraoui. Le compte-rendu de l’entretien de trois heures et demie entre M. Hariri et une délégation de la Ligue maronite, conduite par M. Pierre Hélou, a été rendu public hier. Devant ses interlocuteurs, le chef du gouvernement a brossé un tableau exhaustif de la situation qui prévalait après la fin de la guerre et des «réalisations» des trois Cabinets qu’il a présidés, en insistant sur l’importance et le caractère prioritaire des projets exécutés au cours des dernières années et en rejetant la thèse selon laquelle il pariait au cours de toutes ces années sur l’imminence d’une paix régionale. Il a souligné la nécessité de régler le dossier des déplacés, affirmant ne pas avoir d’inconvénient à adopter la proposition du député Wadih Akl concernant le renflouement de la Caisse des déplacés grâce aux recettes provenant de la régularisation des atteintes aux domaines côtiers. Il a cependant indiqué que les prévisions des recettes sont différentes des chiffres réels qui peuvent être obtenus et a plaidé en faveur de la location de ces terrains moyennant 6% de la valeur estimative. A M. Hélou qui lui reprochait de ne pas avoir entrepris ces consultations au début de son mandat, le président du Conseil a souligné qu’il n’a pas engagé ce cycle de concertations pour faire assumer à quelqu’un d’autre la responsabilité de la crise dans le pays et que de toute façon, il assume ses responsabilités «sur le plan constitutionnel». A l’économiste Elie Yachouhi qui a brossé un tableau sombre de la situation économique en faisant remarquer qu’au cours des cinq dernières années, le gouvernement avait dépensé près de 20 milliards de dollars sans parvenir au développement, M. Hariri a rappelé l’engagement du gouvernement à maintenir la stabilité monétaire et a indiqué que le Parlement avait rejeté en 1995 des projets d’une valeur de deux milliards de dollars, destinés aux secteurs productifs. Il a poursuivi en indiquant que «pour pouvoir passer au règlement (des problèmes posés) il est impératif de cesser de juger les réalisations des cinq dernières années, ce qui signifie que les possibilités de règlement existent, sinon nous continuerons de tourner dans le cercle de l’échec de la politique de Rafic Hariri qui devra alors partir». Après avoir indiqué qu’il connaît la «cause principale des problèmes posés ainsi que les solutions», M. Hariri a reconnu l’existence d’«anomalies dans l’exercice politique, de la part même de certains ministres, de responsables et de hauts fonctionnaires que nous ne pouvons pas démettre de leurs fonctions pour ne pas provoquer une crise politique». Estimant que le prix de change de la livre est réel et non pas fictif, il a indiqué que les revenus de la population s’améliorent. «C’est ce que nous constatons à travers les revenus de la classe moyenne qui a commencé à réapparaître», a-t-il dit affirmant que «le chef du gouvernement est victime d’un chantage avec les menaces d’atteintes à la stabilité, laquelle est dans son intérêt». «Lorsque le président du Conseil entreprend une action qui nuit à la stabilité, c’est comme s’il agit contre sa propre personne et contre ses intérêts», a-t-il encore dit avant d’indiquer qu’il a «fait le nécessaire pour faire établir le régime des institutions». «Mais je n’ai pas réussi à cause des circonstances et des données en place. Ne pensez pas que je suis désespéré. Non, nos réalisations sont importantes. Nous n’avons pas commis des erreurs mortelles, mais il était possible de mieux faire. Si j’avais obtenu une autorité correspondant à la confiance du peuple, j’aurai réalisé plusieurs choses auxquelles j’aspire». Il a ensuite exprimé l’espoir qu’un nouveau président de la République soit élu pour le prochain sexennat et a défini devant ses interlocuteurs le profil du nouveau chef de l’Etat. Celui-ci, a-t-il dit, devra avoir de bonnes relations avec la Syrie, être ouvert aux musulmans et avoir la confiance des chrétiens. «L’accession d’une telle personnalité au pouvoir remettra le pays sur le bon chemin», a-t-il ajouté tout en rendant un vibrant hommage au président Elias Hraoui pour ses réalisations.
Devant la délégation de la Ligue maronite, qu’il avait reçue lundi soir, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a reconnu que des erreurs ont été commises durant son mandat «mais sans être mortelles», soulignant que «les données en présence» dans le pays l’ont empêché d’établir le régime des institutions. M. Hariri a également défini le profil du prochain...