80% d'élèves en moins dans les écoles publiques de Baalbeck-Hermel

L’impact de la situation économique sur la scolarisation au Liban est dramatique. Le ministère de l’ Education nationale avait révélé, au cours d’un récent Conseil des ministres, qu’en raison de l’insuffisance des locaux, 24 000 jeunes n’ont pu trouver de place dans les écoles publiques cette année. Chiffre significatif du déplacement de la population scolaire du secteur privé vers le secteur public. Chiffre qui explique, en partie, la progression de l’analphabétisme, dont de récentes statistiques ont fait état. Un autre chiffre a été avancé hier par le Hezbollah, illustrant cette fois l’étendue des défections qui affecte les écoles publiques dans la région de Baalbeck-Hermel. Selon le député Hussein Hajj Hassan, le nombre d’élèves des régions de Bazaliyé-Nabi Chit-Chmestar-Brital est passé de 5 319 au cours de l’année 1997-98, à 1 312 cette année. En recul donc de plus de 80%. Une situation analogue existe aussi dans les régions du Liban-Nord et du «jurd» du Kesrouan, a précisé M. Hajj Hassan, À titre d’exemple, à l’école complémentaire pour garçons du Hermel, le nombre d’élèves est passé de 250 à 50, a précisé le parlementaire. Dans 12 écoles publiques, il n’y a eu aucune inscription cette année, sans compter les villages de Joubaniyé, Wadi Mechmeché, Karha, Beit Bou Slaybi, et Jabha. À Nabi Chit, a ajouté le député du Hezbollah, le nombre d’écoliers est passé de 375 à 110. A Brital, de 500 à 175, à Hor Taala, de 130 à 17, à Maaraboun, de 300 à 60. M. Hussein Hajj Hassan a attribué ces chutes dramatiques du nombre d’élèves au marasme économique et à l’exode rural, affirmant que beaucoup d’entre eux rejoignent le marché du travail, ou vont surcharger les écoles publiques situées dans la capitale, sans être certains d’y trouver une place.