Communautés - Clôture du congrès des prélats à Amman Les patriarches catholiques applaudissent à l'élection de Lahoud : un espoir de changement

Les patriarches catholiques, réunis à Amman, ont estimé que la situation au Liban s’améliorera avec l’élection d’un nouveau président au Liban, en énumérant les principaux dossiers que le général Émile Lahoud aura à régler durant son mandat. Les patriarches ont clôturé hier les travaux de leur congrès annuel qu’ils avaient entamés lundi soir dans la capitale jordanienne. Leur communiqué dresse un bref bilan des travaux des trois derniers jours et met l’accent sur quatre points: le dernier congrès avant le troisième millénaire, le processus de paix, la situation en Irak et l’élection présidentielle au Liban. Concernant le Liban, les patriarches ont mis l’accent sur «l’espoir d’une amélioration de la situation dans le pays avec l’avènement d’un nouveau président de la République». Ils ont estimé que le nouveau président «pourra grâce à ses qualités aplanir les nombreuses difficultés qui se posent sur son chemin, dont la tragédie du Liban-Sud et notamment de la région de Jezzine, la crise économique, le dossier des déplacés et la réalisation de la réconciliation nationale». Les patriarches ont décidé d’organiser leur prochain congrès en mai 1999 au Liban. Son but, tel qu’il est défini dans le communiqué, est d’«approfondir le témoignage des Églises catholiques à l’orée du troisième millénaire». Une première mouture du document de travail envisagé pour ce congrès a été distribuée à toutes les églises. L’organisation de ces assises sera annoncée officiellement à Noël. Le processus de paix Les prélats ont ensuite exprimé l’espoir que les efforts fournis en vue d’un déblocage du processus lancé à Madrid aboutiront à une paix juste et durable. «Nous croyons que la paix de l’un dépend de celle de l’autre et que cette paix est fondée sur le principe selon lequel chacun doit obtenir ce à quoi il a droit. Une paix ne peut pas être bâtie sur l’oppression», ont-ils indiqué avant de plaider en faveur d’un statut spécial pour Jérusalem, «ville des trois grandes religions et des deux peuples». Les patriarches catholiques ont en outre appelé à la levée du blocus imposé à l’Irak, en notant que «l’opinion publique mondiale a révélé au cours des derniers mois des intérêts politiques et économiques entraînant le maintien de l’embargo». En soirée, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a présidé la messe à l’archevêché latin pour les Terres Saintes. Dans l’homélie qu’il a prononcée, Mgr Sfeir, qui regagnera ce soir Beyrouth, a mis l’accent sur la commémoration du vingtième anniversaire de l’élection du pape Jean-Paul II. «Personne au monde n’ignore l’œuvre évangélisatrice et partant civilisatrice que Sa Sainteté a menée, tout au long de son glorieux pontificat. Dans un monde miné par un égoïsme effréné, où les valeurs religieuses et simplement humaines semblent être dépréciées, et où le fossé se creuse, tous les jours davantage, entre Nord et Sud, entre peuples riches et peuples pauvres, Jean-Paul II s’est dressé, tel un phare lumineux, pour indiquer le chemin à suivre, qui est celui du dialogue, de la collaboration, de la charité et de la civilisation de l’amour», a déclaré Mgr Sfeir. «Il a fait toujours entendre sa voix, sous le dôme de Saint Pierre de Rome, comme sous ceux des églises du monde, au sein des Nations unies, comme dans les paroisses de son diocèse romain, pour rappeler à tous qu’il ne peut y avoir de paix possible entre peuples et individus, si cette paix ne s’installe pas d’abord dans les cœurs remplis de la crainte de Dieu. C’est là le début de toute véritable sagesse, comme le disent les saintes Ecritures», a-t-il ajouté.