Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Vexé par Annan, le congrès retarde le vote de crédits à l'ONU

Le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a provoqué la colère du Congrès américain en avertissant les Etats-Unis qu’ils risquaient de perdre leur droit de vote s’ils ne payaient pas leur dette aux Nations Unies. Ce nouvel accroc, dans des relations déjà mauvaises entre l’organisation internationale et le Congrès dominé par les républicains, devrait rendre encore un peu plus difficile le paiement d’arriérés de 1,7 milliard de dollars. Venu pour une visite de 24 heures à Washington, M. Annan s’était pourtant félicité d’avoir renoué le dialogue avec un Congrès dont l’hostilité avait été accrue par la démarche du secrétaire général de l’ONU à Bagdad. Il avait ainsi décrit comme «très amicale» sa rencontre avec l’influent sénateur Jesse Helms, l’un des plus farouches critiques de l’ONU. Mais à cause de cette remarque, les responsables républicains de la Chambre des représentants ont repoussé le vote d’une mesure qui aurait permis le paiement partiel de la dette américaine vis-à-vis des Nations Unies. Ce projet de loi n’avait cependant aucune chance de passer car il conditionne le paiement de la dette à l’adoption de mesures anti-avortement, ce que refuse le président Bill Clinton qui a annoncé qu’il y opposerait son veto. De nombreux élus républicains «ont été très choqués» par les déclarations de Kofi Annan, a affirmé le président de la commission des Lois de la Chambre des représentants, Gerald Solomon. M. Annan a déclaré, lors d’une conférence de presse, que «si nous ne recevons pas un paiement de 600 millions de dollars cette année, les Etats-Unis pourraient être en défaut en janvier, tomber sous le coup de l’article 19, et pourraient perdre leur droit de vote». L’article 19 de la Charte stipule que tout Etat membre, dont les arriérés égalent les contributions dues pour les deux années précédentes, est privé de droit de vote. Avant la visite à Washington de M. Annan, le secrétaire général adjoint de l’ONU, chargé de l’administration et de la gestion, Joseph Connor, avait indiqué que «le calcul était strictement automatique». Selon M. Solomon, les commentaires de M. Annan «attisent les rivalités». «Ils ont fait l’effet d’un gros drapeau rouge», a-t-il ajouté. Le porte-parole du département d’Etat, James Rubin, a reconnu qu’il existait un «risque réel» que les Etats-Unis perdent leur droit de vote. «Ce serait très embarrassant pour le plus riche et le plus puissant pays du monde», a-t-il dit. C’est pour éviter cette vexation que le président Clinton s’est à nouveau engagé, lors de son entretien à la Maison-Blanche avec M. Annan, à «tout faire» pour résoudre cette question. Kofi Annan avait pourtant pris soin de dire que cette querelle «était une affaire de politique intérieure américaine dans laquelle il préférait ne pas être entraîné». Mais il avait souligné que «pas un sou» de la somme réclamée par les Nations Unies était destiné à des mesures en faveur de l’avortement, l’essentiel servant à rembourser les pays qui participent à des opérations de maintien de la paix dans le monde. (AFP)
Le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a provoqué la colère du Congrès américain en avertissant les Etats-Unis qu’ils risquaient de perdre leur droit de vote s’ils ne payaient pas leur dette aux Nations Unies. Ce nouvel accroc, dans des relations déjà mauvaises entre l’organisation internationale et le Congrès dominé par les républicains, devrait rendre encore...