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Actualités - CHRONOLOGIE

Autour du général , une équipe de jeunes techniciens Damas mise sur un président fort pour se rapprocher des chrétiens

L’élection du général Emile Lahoud à la présidence de la République reflète un sincère désir du régime syrien d’ouverture en direction des chrétiens du Liban, assure une source bien informée, commentant la journée d’hier. Selon cette source, la parfaite continuité existera, sur le plan de la politique étrangère, entre le mandat Lahoud et celui qui l’a précédé. Sur le plan interne en revanche, un changement “énorme” devrait intervenir, qui se fera sentir aux plans politique, économique et social. La pratique du pouvoir obéira, durant le nouveau mandat, à des normes nouvelles, ajoute la source. Le général Emile Lahoud ne s’est pas encore doté d’un programme de gouvernement détaillé, enchaîne la source citée, mais les grandes lignes de ce plan sont déjà clairement tracées. Une équipe de techniciens (civils) hautement qualifiés et «n’ayant rien à voir avec la politique» a déjà été constituée autour du président élu, qu’elle assistera de ses conseils; il s’agit de jeunes spécialistes, des sportifs comme le général lui-même, a même précisé cette source. Ce style nouveau ne risque-t-il pas de poser problème avec les partenaires de M. Lahoud au sein du pouvoir, dès lors qu’il s’agira de former le premier gouvernement de son mandat? D’aucune façon, a assuré cette source, pour la simple raison que le nouveau chef de l’État se soucie seulement de mettre à contribution des personnes capables et compétentes, et qu’il usera de tous les moyens en sa possession pour atteindre un tel objectif. N’ayant aucune clientèle à satisfaire, M. Lahoud ne se placera jamais en situation de demandeur, ce qui exclut tout marchandage sur les postes à pourvoir . Pour ce qui est de ses propres prérogatives, le nouveau président entend assumer pleinement le rôle d’arbitre qui lui est reconnu par la Constitution. Quant aux considérations qui ont incité le président syrien Hafez el-Assad à favoriser l’élection du général Lahoud, elles sont les suivantes, selon cette source: l Le général a longuement été testé en tant que commandant de l’armée régulière; à ce poste, il a fait toujours preuve de loyauté envers l’allié syrien et n’a jamais poignardé celui-ci dans le dos. l Emile Lahoud est convaincu de la nécessité d’étroites relations entre Etats voisins, et il cite volontiers les liens existant entre des pays tels que les États-Unis et le Canada. Par-delà la complémentarité libano-syrienne, Lahoud sait gré à la Syrie d’avoir été le seul pays à offrir en quantités appréciables équipement, armement, munitions, appui logistique et entraînement à l’armée libanaise alors qu’elle était en cours de reconstitution. l La profonde aversion du général pour les milices, qu’il rend responsables de la destruction du pays, est appréciée au plus haut point par Damas. l Mais surtout, souligne cette source, la Syrie est sincèrement désireuse aujourd’hui d’opérer une ouverture en direction des chrétiens du Liban . Diverses tentatives en ce sens ont été effectuées sans succès dans le passé, soit par le canal de l’État libanais, soit en mettant à contribution des personnalités libanaises proches de la Syrie. Les Syriens, poursuit cette source, ont fini par se rendre compte que pour réussir, une telle percée implique la présence, au palais de Baabda, d’un président fort, jouissant d’un degré appréciable de popularité, notamment dans les rangs des chrétiens. Maintenant qu’elle est définitivement rassurée quant à la parfaite “conformité” de la politique étrangère de Beyrouth, la Syrie, dit encore cette source, a tout intérêt à l’émergence d’un Liban fort: lequel, à son tour, requiert un président fort et non plus un simple pôle, parmi d’autres, de la troïka.
L’élection du général Emile Lahoud à la présidence de la République reflète un sincère désir du régime syrien d’ouverture en direction des chrétiens du Liban, assure une source bien informée, commentant la journée d’hier. Selon cette source, la parfaite continuité existera, sur le plan de la politique étrangère, entre le mandat Lahoud et celui qui l’a...