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Actualités - REPORTAGE

Célébration - Le monument dédié au grand homme d'Etat a retrouvé sa place Riad El-Solh, ou l'un des symboles de l'indépendance (photo)

L’imposante statue de Riad el-Solh, un des pères de l’indépendance, trône fièrement depuis hier à la place qui porte le nom de cet éminent homme politique libanais. Presque toute la République libanaise était au rendez-vous, aux côtés des Solh, pour saluer le retour du bronze détrôné durant la guerre: un retour chargé de symboles, tout comme son dynamitage et son déracinement l’avaient été en 1978. L’espace d’une heure, hier, c’est tout un chapitre de l’histoire du Liban qu’on a ouvert, place Riad el-Solh, à la faveur de la cérémonie de levée du voile de la statue, toute en bronze et haute de trois mètres. Avec les orateurs qui rendaient un vibrant hommage à ce grand homme politique, plusieurs fois jugé et exilé à l’époque de l’empire ottoman, puis sous le mandat, à cause de son militantisme, l’assistance avait l’impression de vivre l’étape cruciale qui a précédé l’indépendance: Riad el-Solh y avait activement participé avec notamment Béchara el-Khoury, Habib Abi Chahla, Camille Chamoun, Majid Arslan, Adel Osseirane, Sélim Takla… Le retour de sa statue à la place qui porte son nom depuis le début des années cinquante représentait donc symboliquement pour beaucoup d’officiels le retour de l’indépendance et de la souveraineté libanaise. Son déracinement symbolisait «la colère et la tristesse du» Zaïm «devant la tournure prise par les événements; devant l’effritement, la division politique du peuple, l’hostilité, la haine, les batailles et le sang qui a coulé parmi les fils d’un même pays». C’est en ces termes que l’émir Walid Ben Talal, petit-fils de Riad el-Solh, a expliqué le déracinement de la statue dans le discours qu’il a prononcé. L’émir a pris la parole après les chefs de l’État et du gouvernement, MM. Elias Hraoui et Rafic Hariri, qui ont tous deux salué le patriotisme de Riad el-Solh et souligné son apport au Liban. Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, était aussi présent à la cérémonie qui était d’ailleurs placée sous l’égide des trois pôles du pouvoir. Près de quatre cents personnes y ont pris part. Sans compter bien sûr les badauds agglutinés autour de la tente réservée aux officiels et aux journalistes ainsi que les vendeurs de galettes qui espéraient pouvoir écouler leur stock à la faveur de ce rassemblement. Les employés de l’Escwa et de l’immeuble adjacent ont suivi, eux, de la fenêtre de leurs bureaux, le déroulement de la cérémonie. Pas une place vacante La cérémonie a commencé peu après 11h. Il n’y avait plus une place vacante sous la tente lorsque le chef du gouvernement est arrivé, suivi un peu plus tard par M. Nabih Berry. Le président de la Chambre a salué M. Hariri d’un signe de la tête, puis a serré la main des membres de la famille Solh. Pendant ce temps, M. Hariri est resté debout. Les deux hommes, qui sont en froid, comme on le sait, se sont contentés de se serrer la main avant de s’asseoir et d’échanger quelques mots en attendant le président Hraoui, la mine plutôt figée. Tout le monde s’est demandé ce qu’ils avaient bien pu se dire. Contrairement à MM. Berry et Hariri, le chef de l’État est acclamé par les badauds à son arrivée. La cérémonie a commencé avec l’hymne national et l’allocution d’ouverture de M. Hassan Hallak, qui a présenté les orateurs. M. Hallak a brièvement retracé le parcours politique de Riad el-Solh et a enchaîné en rendant un hommage appuyé à la Syrie, hommage qu’il a d’ailleurs répété à plusieurs reprises durant la cérémonie. Il convient de rappeler dans ce cadre qu’après son dynamitage, la statue avait été transportée à Damas où elle avait été restaurée et gardée jusqu’à ce que l’émir Walid Ben Talal demande son transfert à Beyrouth. La place Riad el-Solh a été entre-temps réhabilitée pour l’occasion. Le monument se dresse au milieu d’un parterre de plantes et de fleurs, dont plusieurs ont été malheureusement écrasées lors de la levée du voile. C’est le chef de l’État qui a dévoilé la statue, entouré de nombreux officiels et d’une armada de photographes qui n’ont pas hésité à piétiner les plates-bandes fraîchement aménagées pour fixer ce moment sur leurs objectifs. Pour la photo-souvenir, M. Berry a tenu le président Hraoui par le bras. Le chef du gouvernement est resté seul à côté d’eux.
L’imposante statue de Riad el-Solh, un des pères de l’indépendance, trône fièrement depuis hier à la place qui porte le nom de cet éminent homme politique libanais. Presque toute la République libanaise était au rendez-vous, aux côtés des Solh, pour saluer le retour du bronze détrôné durant la guerre: un retour chargé de symboles, tout comme son dynamitage et son...