En passant Tout feu, tout blâme

C’est fou, la propension de ce pays à se déglinguer face aux catastrophes naturelles. À chaque fois qu’une tuile nous tombe sur le cabestan, c’est pour constater que nos structures et infrastructures ne sont pas équipées pour. En hiver les routes inondées, en été les forêts incendiées. Reste l’automne et le printemps, mais bouge pas, ils vont trouver... En attendant, ce sont des milliers d’hectares qui sont transformés en chaleur et lumière sous le regard d’une poignée d’ahuris qui viennent t’expliquer qu’ils n’ont pas de moyens. Pas de citernes, pas d’hélicos, pas de Canadairs, pas de tuyaux. Ils n’ont rien de tout ça, en revanche ils ne manquent pas de bagnoles blindées, de 4x4 d’accompagnement, de gardes du corps aboyeurs et de larbins lécheurs. Il y a deux ans, souviens-toi, sur un de ces sursauts d’autorité dont ils sont coutumiers, ils avaient obligé les automobilistes, sous peine d’amende, à se munir d’un mini-extincteur... Que ton carburateur flambe sur la voie publique, le policier du coin te fera la tête au carré. Mais qu’une forêt centenaire crame, personne n’est fichu de coincer le responsable ou même de financer un verre d’eau. Pour peu, tu verras, ils diront que le feu ravageur était israélien... ou turc tiens, puisque c’est la mode. Quand je pense que dans les pays normaux, les gamins rêvent de devenir pompiers... Chez nous, bientôt, ils naîtront avec des lance-flammes.