Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Un choix apprécié, une procédure contestée

Il n’y a là rien d’étonnant, car c’est le bon sens qui parle: tout comme les évêques maronites, les ministres dans leur ensemble se félicitent que le choix présidentiel se soit porté sur le général Émile Lahoud. Mais apprécient beaucoup moins la procédure suivie, depuis l’annonce jusqu’à l’amendement. Malgré les explications développées par le chef de l’État au cours du dernier Conseil des ministres, c’est à contrecœur et sous la pression du temps que la majorité a voté la proposition de M. Hraoui. Des ministres ont pris la parole pour tenter de faire abroger les alinéas incriminés de l’article 49 ou pour en faire amender le numéro deux comme le numéro trois. Autrement dit, pour qu’un président sortant puisse se représenter. Mais le chef de l’État, qui dans de tels cas dispose seul du droit de proposer un texte, a rejeté l’offre des ministres. Ce qui signifie en clair, sur le plan politique concret, que M. Hraoui veut bien applaudir comme tout le monde ou presque au choix de la Syrie mais que son enthousiasme ne va pas jusqu’à le pousser à permettre dès maintenant la réélection du général Lahoud en l’an de grâce 2004. M. Hraoui s’est même énervé et comme un ministre, qui se trouvait être maronite, insistait par trop, il lui a lancé: «Demain sous votre régime, vous pourrez amender ce que vous voudrez». Autre façon de dire: allez poldériser la mer… Donc le chef de l’État, plutôt que d’annuler ceci ou cela, a préféré rajouter à l’article 49 un alinéa qui autorise les fonctionnaires, mais pour une seule fois, à se faire élire. Pour une raison que l’on n’a pas encore éclaircie, M. Hraoui n’a pas retenu la solution préconisée par M. Joseph Chaoul, qu’il avait pourtant lui-même sollicité à cet effet. Le président du Conseil d’État avait en effet recommandé dans ses conclusions la suppression pure et simple de l’alinéa trois concernant le nombre de mandats autorisés; et la révision de l’alinéa deux, de manière à ce que les fonctionnaires ne soient plus interdits de candidature. Ce qui du reste paraît être de leur droit, du moins si l’on a quelque considération pour le principe démocratique de l’égalité. Sans compter qu’une Constitution «ne se modifie pas comme une simple loi», comme le souligne le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice M. Chaker Abousleiman pour qui les députés «peuvent approuver ou rejeter l’amendement; ou encore le renvoyer au gouvernement pour réexamen». Toujours est-il que toutes ces incidences prouvent, si besoin était, que c’est Taëf tout entier qui a besoin d’être revu de fond en comble.
Il n’y a là rien d’étonnant, car c’est le bon sens qui parle: tout comme les évêques maronites, les ministres dans leur ensemble se félicitent que le choix présidentiel se soit porté sur le général Émile Lahoud. Mais apprécient beaucoup moins la procédure suivie, depuis l’annonce jusqu’à l’amendement. Malgré les explications développées par le chef de...