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Actualités - CHRONOLOGIE

La langue portugaise enfin distinguée Le Nobel de littérature à José Saramago

Le prix Nobel de littérature a été attribué hier pour la première fois à un auteur portugais, José Saramago, par l’Académie royale de Suède qui a voulu distinguer une œuvre «aux profondeurs insoupçonnées» et «au service de la sagesse». Ouvrant la «saison Nobel» 1998, le 95e prix de littérature a été donné au prosateur, essayiste, poète et auteur dramatique portugais pour avoir «rendu tangible une réalité fuyante grâce à des paraboles soutenues par l’imagination, la compassion et l’ironie», selon les attendus de l’académie suédoise. Apprenant à la foire du livre de Francfort qu’il venait d’être récompensé, l’écrivain s’est dit «pas totalement conscient» de l’honneur qui lui avait été fait. Parmi les premières réactions, l’ancien Premier ministre portugais Mario Soarès a estimé à Lisbonne que l’académie suédoise avait «finalement fait justice à la littérature portugaise» en décernant le prix «au plus connu et au plus lu» des écrivains portugais. Né en 1922 à Azinhaga (centre du Portugal) et résidant dans les îles Canaries, José de Sousa Saramago, 76 ans en novembre, est d’origine modeste et n’a véritablement percé qu’en 1982 avec «Le Dieu manchot», un texte ambigu et puissamment imaginatif. Il s’est imposé depuis comme l’un des auteurs majeurs de son pays avec une œuvre forte d’une vingtaine de titres, dont certains traduits en plus de vingt langues. «L’intelligence et la richesse de l’imagination qui s’y expriment (...) présentent des profondeurs insoupçonnées où l’ingéniosité est mise au service de la sagesse», a souligné l’Académie royale de Suède. Un flot torrentiel de la phrase Sa production littéraire, où une ponctuation réduite libère le flot torrentiel de la phrase, se présente «comme une série de projets, où l’un désavoue plus ou moins l’autre, mais où tous constituent de nouvelles tentatives pour cerner une réalité fuyante», a ajouté l’institution suédoise. Dans «L’année de la mort de Ricardo Reis» (1984), l’un de ses livres les plus connus, il a réussi à créer une «atmosphère d’irréalité» dans le Portugal des années 30 écrasé par la dictature de Salazar, selon les attendus. Dans «Le radeau de pierre» (1986), où la péninsule ibérique se détache du continent européen pour partir à la dérive sur l’Atlantique, il «a commenté, de manière très personnelle, la vie dans sa grandeur et ses bassesses (...) en ironisant sur les autorités et les hommes politiques». En 1992, l’écrivain a publié son «Évangile selon Jésus-Christ», un roman iconoclaste qui avait provoqué un tollé à sa parution. Dans «L’aveuglement» (1995), il a filé une métaphore sur une société dominée par l’absurde lui ayant valu, la même année, le «Prix Camoes», le plus prestigieux prix littéraire de son pays. Son plus récent roman, «Tous les noms», a été publié l’an dernier. José Saramago recevra officiellement le prix le 10 décembre à Stockholm, accompagné d’un chèque de 7,6 millions de couronnes suédoises (938.000 USD). Il lui sera remis par le roi Carl XVI Gustaf de Suède, le jour anniversaire de la mort en 1896 du créateur du prix, le savant et homme d’affaires suédois Alfred Nobel.
Le prix Nobel de littérature a été attribué hier pour la première fois à un auteur portugais, José Saramago, par l’Académie royale de Suède qui a voulu distinguer une œuvre «aux profondeurs insoupçonnées» et «au service de la sagesse». Ouvrant la «saison Nobel» 1998, le 95e prix de littérature a été donné au prosateur, essayiste, poète et auteur dramatique...