Le président US devant le FMI : la santé du monde repose sur le Japon

Le président américain Bill Clinton a déclaré mardi que le monde devait apprendre à maîtriser l’engrenage infernal des cycles croissance-récession, devant l’assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale lors de sa session inaugurale. «Lorsque des nations séparées par la moitié du globe sont confrontées à la même crise au même moment, il est temps d’agir», a-t-il estimé. Il s’est toutefois déclaré confiant dans la possibilité de mettre fin à la crise actuelle: «Je suis confiant que si nous agissons de concert nous pouvons mettre fin à la crise actuelle», a déclaré M. Clinton devant l’assemblée. M. Clinton a répété que «le monde (était) confronté à la pire crise financière en un demi-siècle». «La santé de l’Asie et du monde repose sur le Japon» qui doit prendre «des mesures vigoureuses» pour redémarrer sa croissance économique en traitant le problème de son système bancaire. M. Clinton a indiqué qu’il «accueillait favorablement» la proposition du Japon de «contribuer aux efforts de reconstruction en Asie avec un fonds de 30 milliards de dollars». «Nous devons trouver des moyens créatifs de protéger les pays qui mènent actuellement de fortes politiques économiques mais qui subissent des pressions financières qui ne sont pas de leur responsabilité», a déclaré M. Clinton qui a rappelé que les Etats-Unis, le G7 et le FMI coopéraient à la préparation de «lignes de crédit de précaution» pour ces pays injustement frappés. «C’est un moyen crucial d’empêcher la crise d’atteindre l’Amérique latine et d’autres régions qui se portent bien», a estimé M. Clinton. «Le défi économique central auquel nous sommes confrontés est de parvenir à juguler la force positive d’une économie internationale ouverte tout en évitant le cycle infernal croissance-récession qui entame l’espoir et détruit des richesses». «L’économie globale ne peut continuer à vivre avec les perturbations générales et systématiques qui l’ont affectée au cours de l’année écoulée». «Le défi politique majeur auquel nous sommes confrontés est de construire un système qui renforce les protections sociales, les institutions démocratiques de sorte que tout le monde partout dans le monde puisse bénéficier des fruits de la croissance», a-t-il poursuivi. «Nous devons donner un visage humain à l’économie mondiale» car «un marché international qui ne fonctionne pas au bénéfice du citoyen ordinaire ne gagnera jamais ou ne méritera jamais sa confiance et son soutien», a ajouté le président. M. Clinton a de nouveau appelé le Congrès américain à approuver la contribution des Etats-Unis à l’augmentation des ressources du FMI. «Il est inexcusable de refuser de l’eau aux pompiers lorsqu’il y a le feu», a-t-il estimé. Il a apporté son soutien au FMI et à la Banque mondiale mais a estimé que «les institutions de Bretton Woods doivent être adaptées à un marché global ouvert 24 heures sur 24», a-t-il remarqué. (AFP)