Netanyahu, premier dirigeant israélien à entrer en zone autonome (photo)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, réputé pour son intransigeance avec les Palestiniens, a néanmoins laissé sa trace dans l’histoire mercredi en devenant le premier chef du gouvernement israélien à se rendre en zone autonome palestinienne. M. Netanyahu a accepté une invitation à déjeuner en compagnie du président Yasser Arafat et du secrétaire d’État américain Madeleine Albright dans une maison d’hôtes palestinienne, à Beit Hanoun à l’entrée de la Bande de Gaza. Le bâtiment, surmonté d’un grand drapeau palestinien noir-vert-rouge-blanc, est situé dans une zone sous juridiction de l’Autorité palestinienne. Le repas, qui devait initialement ne réunir que M. Arafat et Mme Albright, a été organisé à l’issue d’une rencontre que les trois responsables ont eue à quelques centaines de mètres de là, dans la base militaire israélienne d’Erez sur la frontière avec Israël. De nombreux gardes du corps escortaient M. Netanyahu lorsqu’il s’est rendu au déjeuner. Selon la radio israélienne, c’est un repas casher, c’est-à-dire conforme aux règles alimentaires du judaïsme, que les Palestiniens ont servi au Premier ministre israélien. Selon des responsables israéliens et palestiniens, c’est la première fois qu’un Premier ministre israélien pénètre, du moins publiquement, en zone autonome palestinienne. «Je ne me souviens pas d’une occasion semblable où un dirigeant israélien est entré en zone autonome», a indiqué M. Moshé Fogel, le porte-parole du gouvernement israélien. Depuis l’établissement de l’Autorité palestinienne, en mai 1994, et le retour consécutif de M. Arafat en terre palestinienne, les nombreux entretiens qu’il a eus avec les chefs de gouvernement israéliens ont eu lieu soit à l’étranger, soit dans la base militaire d’Erez. M. Netanyahu, qui est arrivé au pouvoir en mai 1996, a depuis lors tenté de limiter au maximum les prérogatives de l’Autorité palestinienne et l’extension de sa juridiction sur les territoires occupés par Israël, ce qui a conduit à un blocage du processus de paix. La rencontre d’Erez mercredi était destinée à préparer un sommet israélo-palestinien de plusieurs jours, que le président Bill Clinton a convoqué à la mi-cotobre à Washington pour tenter de remettre le processus de paix sur les rails. (AFP)