Arafat et Netanyahu se retrouveront à partir du 15 octobre pour un sommet marathon Après Erez, Wye Plantation(Photo)

Israéliens et Palestiniens entameront le 15 octobre un sommet marathon aux États-Unis pour tenter de finaliser un accord sur un retrait militaire israélien partiel en Cisjordanie, a annoncé hier le secrétaire d’État américain Madeleine Albright. Mme Albright a fait état de «progrès significatifs et substantiels» sur ce dossier qui bloque le processus de paix depuis 19 mois, à l’issue d’une rencontre trilatérale avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Yasser Arafat. Le secrétaire d’État a loué «le nouvel esprit de coopération» qu’elle a cru discerner chez MM. Netanyahu et Arafat, séparés depuis deux ans par un fossé de méfiance et d’acrimonie. Elle a cependant noté «qu’un nombre considérable de problèmes» restaient à résoudre lors du sommet qui doit durer plusieurs jours et qui se tiendra au centre de conférences Wye Plantation dans le Maryland, état voisin de Washington. «Il y a encore beaucoup de décisions que les dirigeants eux-mêmes doivent prendre», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse au point de passage d’Erez, entre la bande de Gaza et Israël. M. Netanyahu a confirmé que l’essentiel restait à régler. «Nous devons encore escalader la montagne», a-t-il dit à son retour à Jérusalem. Le premier ministre a estimé que des «progrès importants» avaient été accomplis sur la question essentielle du redéploiement militaire israélien. Il a indiqué que les négociations sur un règlement final du conflit israélo-palestinien, prévues par les accords d’Oslo, pourraient s’ouvrir dès le sommet de Wye Plantation. «Je n’exclus pas que nous entamions sur le champ les négociations sur le statut final», a-t-il dit. Mme Albright a précisé que des avancées ont été enregistrées mercredi dans cinq domaines: le retrait militaire, la mise en service de l’aéroport palestinien, la création d’une zone industrielle mixte dans la bande de Gaza, la répression des incitations à la violence et les programmes d’éducation populaire à la paix. «Nous sommes tombés d’accord pour que le sommet de Washington commence le 15 octobre», a déclaré Mme Albright. «Avec les progrès substantiels (enregistrés hier), je pense que nous sommes en bien meilleure position pour finaliser ces questions lors du sommet», a-t-elle dit. «Nous sommes tous prêts à rester (aux USA) pendant une période substantielle et (à travailler) de façon intensive», a déclaré le secrétaire d’État. Les États-Unis mettent les bouchées doubles pour promouvoir un projet d’accord sur une évacuation par Israël de 13% de la Cisjordanie en échange de garanties de sécurité palestiniennes. La rencontre de Mme Albright avec MM. Netanyahu et Arafat a duré quatre heures, deux fois plus que prévu initialement. Les entretiens eux-mêmes, qui ont eu lieu dans la base militaire israélienne d’Erez, se sont prolongés par un déjeuner de deux heures dans une maison d’hôtes palestinienne voisine. M. Netanyahu a laissé sa trace dans l’histoire à l’occasion de ce déjeuner car c’était la première fois qu’un Premier ministre israélien mettait le pied, du moins publiquement, en zone autonome palestinienne. M. Arafat, souriant, a offert une boîte de cigares à M. Netanyahu et lui a longuement serré la main en le raccompagnant à sa voiture à l’issue du repas. L’émissaire spécial américain pour le Proche-Orient, M. Dennis Ross, qui accompagnait Mme Albright mardi et mercredi, restera dans la région dans les jours qui viennent pour continuer à préparer le sommet. (AFP, Reuters)