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Actualités - CHRONOLOGIE

Les étapes sont brûlées avant même l'élection de Lahoud Cabinet politique ou de technocrates : prémices d'un bras de fer Hariri-Berry Conseil des ministres aujourd'hui consacré à l'amendement de l'article 49 de la constitution

Le processus conduisant à l’élection du général Émile Lahoud à la présidence de la République est enclenché. Le gouvernement se réunit aujourd’hui, sous la présidence du chef de l’État, pour approuver un projet de loi amendant l’article 49 de la Constitution, de manière à permettre au commandant en chef de l’armée d’être élu, et réclamer l’ouverture d’une session extraordinaire de la Chambre consacrée à l’élection d’un nouveau chef de l’État. Le projet de loi sera ensuite examiné en commission, puis voté par la Chambre, en prévision de la séance électorale qui se tiendrait le 15 ou le 19 octobre En prévision du Conseil des ministres d’aujourd’hui, M. Rafic Hariri est rentré hier après-midi à Beyrouth, venant d’Arabie Séoudite, après une escale à Damas, au cours de laquelle il a eu une entrevue avec le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, en présence du premier ministre Mahmoud el-Zohbi et du ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh. M. Hariri s’est immédiatement rendu au palais présidentiel de Baabda, où il a été reçu par le chef de l’État, en présence du ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr. Le ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, a également assisté à une partie de l’entretien, qui a porté évidemment sur la réunion du gouvernement, et sur le projet d’amendement de l’article 49, sur lequel travaillent le ministre d’État Elias Hanna et le député Mohammed Youssef Beydoun. Un premier projet, prévoyant l’addition d’une clause affirmant que «contrairement à toute autre disposition, et à titre exceptionnel, les fonctionnaires de la première catégorie pourront être élus à la présidence de la République, lors de la première élection suivant le vote de cette loi», devait finalement être abandonné. Ses auteurs ont estimé que la clause d’exception est susceptible d’être invalidée par le Conseil constitutionnel. C’est donc un amendement «classique» de l’article 49, dans ses deux alinéas 3 et 4, que l’on prépare, étant entendu que seule la question de l’éligibilité des fonctionnaires de la première catégorie serait touchée. Sur un autre plan, les premiers signes d’un bras de fer entre MM. Hariri et Nabih Berry, au sujet de la nature du prochain gouvernement, sont apparus hier. Le chef du Parlement est favorable à l’avènement d’un Cabinet «politique» et non d’un gouvernement de technocrates, estimant que les développements attendus l’exigent, ont rapporté hier les visiteurs de M. Berry. Ce souhait contredit, jusqu’à un certain point, les intentions prêtées à M. Hariri (dont la nomination pour former le prochain Cabinet est chose acquise) d’imprimer à son équipe une orientation technocratique. Selon des sources bien informées, en effet, appelé à former le prochain gouvernement, M. Hariri serait favorable à un Cabinet restreint de 21, ou même de 18 ministres, dans lequel les «ministères de service» (P. et T., Travaux publics, Ressources hydrauliques et électriques, Habitat et coopératives, Affaires rurales, Transport, Santé) seraient attribués à «de véritables techniciens dans leur domaine». Au sein du nouveau Cabinet, figureraient aussi certains «ministres-constantes», comme MM. Sleiman Frangié ou Nicolas Fattouche. Quant à la «part» du président sortant de ce paysage politique, elle n’aurait pas encore été tout à fait cernée. Ce qui serait sûr, toutefois, c’est que pour des raisons de compressions budgétaires, les ministères d’État seraient supprimés, et que d’autres ministères seraient regroupés (Environnement et Affaires rurales et municipales – Éducation et enseignement supérieur – Industrie et pétrole – Santé et Affaires sociales). En outre, on évoquait hier la possibilité de la disparition du ministère si controversé des Émigrés. À qui iront les portefeuilles-clés (Intérieur, Défense, Affaires étrangères, Finances)? Il est trop tôt pour le dire. Dans certains milieux, on assure que M. Hariri se réservera le portefeuille des Affaires étrangères, et qu’il ne se séparera pas de son grand argentier Fouad Siniora. L’un des principaux nœuds que le futur président du Conseil aura à trancher est la participation de M. Walid Joumblatt, un des principaux alliés de Damas au sein de sa communauté, au nouveau Cabinet. M. Joumblatt a surpris les observateurs, hier, en adoptant une position en flèche, hostile à l’accession du général Lahoud à la présidence de la République. Le chef du PSP s’est rendu à Baabda pour annoncer de vive voix au chef de l’État, qu’il n’assistera pas au Conseil des ministres, ni à la séance de vote à la Chambre. L’assemblée des évêques maronites a pour sa part adopté une position plus nuancée, et manifesté ses réserves uniquement sur la procédure suivie pour annoncer le choix du général Lahoud. Retour de Damas, où ils ont été reçus par M. Khaddam, le ministre Béchara Merhej et M. Maan Bachour, citant leur hôte, ont affirmé que «les Syriens ont accueilli avec satisfaction le consensus populaire et politique autour du général Lahoud». M. Khaddam, ont-ils ajouté, a tenu quand même à exprimer son estime pour les autres candidatures dont il a été un moment question. Il a souhaité que «l’appui populaire dont jouit le général Lahoud aide le Liban à sortir de l’étape transitoire qu’il vit et à se débarrasser des séquelles de la guerre et de ses complexités». Après avoir rendu hommage aux réalisations nationales du président Hraoui, M. Khaddam a manifesté l’espoir que ces réalisations soient consolidées grâce à l’instauration de l’État de droit et des institutions.
Le processus conduisant à l’élection du général Émile Lahoud à la présidence de la République est enclenché. Le gouvernement se réunit aujourd’hui, sous la présidence du chef de l’État, pour approuver un projet de loi amendant l’article 49 de la Constitution, de manière à permettre au commandant en chef de l’armée d’être élu, et réclamer l’ouverture...