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Actualités - CHRONOLOGIE

Après Demirel, les militairs turcs haussent le ton Ankara en état de guerre non déclarée avec Damas

Le chef d’état-major des armées turques, le général Huseyin Kivrikoglu, a affirmé qu’un «état de guerre non déclarée» existait avec la Syrie, accusée par Ankara de soutenir la rébellion armée des séparatistes kurdes de Turquie. «Il y a un état de guerre non déclarée (...) La Turquie a été patiente mais sa patience a des limites», a déclaré le général Kivrikoglu lors d’une réception à Ankara, cité vendredi par le journal Sabah. Le commandant en chef de l’armée de l’air, le général Ilhan Kilic, a pour sa part indiqué aux journalistes, lors de la même réception, que ses forces étaient prêtes à «tout conflit», indiquant cependant que «personne ne voulait d’une guerre». S’il est vrai que le ministre de la Défense, Ismet Sezgin, a ultérieurement tempéré ce langage belliciste en déclarant qu’une «intervention militaire» contre la Syrie était «hors de question», il n’en demeure pas moins que les trois responsables se sont accordés à dire que «la patience turque a des limites» et le ministre a averti Damas que si la situation se perpétuait, «la diplomatie prendrait fin et d’autres moyens seraient mis en place». La Turquie accuse la Syrie de fournir un soutien logistique au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et d’abriter son chef, Abdallah Ocalan, à Damas ou dans la Békaa. Damas nie et reproche à son voisin du Nord sa coopération militaire avec Israël, qu’elle a qualifiée d’alliance «satanique», par la voix de son ministre de la Défense, le général Moustapha Tlass. Les nouvelles menaces turques interviennent au lendemain d’un avertissement du président Suleyman qui avait affirmé, dans un discours à l’Assemblée nationale, que son pays se réservait «le droit de riposter» face à la Syrie. «Je déclare à la communauté internationale que nous gardons le droit de riposter face à la Syrie, qui ne renonce pas à son attitude hostile envers la Turquie, en dépit de nos démarches pacifiques et de nos mises en garde répétées», avait déclaré M. Demirel. «Je déclare également à la communauté internationale que nous sommes à bout de patience», avait-il ajouté. La presse de Damas réagit vendredi à cette poussée de fièvre en réaffirmant que la Syrie «n’est nullement mêlée aux conflits internes turcs» et en accusant Ankara de vouloir les «exporter en créant des problèmes avec ses voisins». Le journal Al Baas affirme que cette attitude d’Ankara est le fruit d’une stratégie concertée entre la Turquie et Israël dont le régime Damas n’a de cesse de dénoncer les accords de coopération militaire qu’il considère comme dirigé contre lui. Selon l’organe du parti au pouvoir à Damas, il y a «identité» entre la politique turque et celle d’Israël «qui vise à dénier aux Arabes leurs droits et à imposer son hégémonie sur les terres et les richesses arabo-islamiques». Mouvements de troupes? Selon la presse turque de vendredi, l’armée turque a dépêché des renforts à sa frontière avec la Syrie, renforçant des «positions stratégiques» dans les régions de Hatay et de Kilis (Sud). Ces informations ont pour le moment été démenties officiellement à Ankara. En revanche, l’agence anatolienne de presse rapporte que des camionneurs turcs de retour de Syrie ont affirmé avoir vu des blindés syriens s’acheminer jeudi vers la frontière turque. Quant aux médias turcs, ils soulignent que le «pays jaune», qui représente l’ennemi théorique sur les cartes utilisées par l’OTAN dans ses manœuvres, représente en fait la Syrie. Proche de l’armée, le journal Hurriyet rapporte que les généraux turcs ont proposé une intervention militaire limitée en Syrie, sur le modèle de celles qui sont régulièrement menées dans le nord de l’Irak contre les bases arrière du PKK. Mais dans les milieux occidentaux, on juge peu probable qu’une telle intervention soit imminente et on interprète plutôt ces moulinets d’épée comme une préparation psychologique à une action de plus grande ampleur, mais plus tard. Aux termes des accords militaires israélo-turcs, les pilotes israéliens s’entraînent dans le ciel turc, Israël modernise les chasseurs turcs et les deux pays échangent des renseignements militaires. Israël et la Turquie envisagent par ailleurs de conduire de nouvelles manœuvres navales et aériennes en Méditerranée orientale. De source occidentale, toutefois, on juge que Washington n’approuverait pas une attaque contre la Syrie qui ruinerait toute chance de relancer le processus de paix israélo-syrien.
Le chef d’état-major des armées turques, le général Huseyin Kivrikoglu, a affirmé qu’un «état de guerre non déclarée» existait avec la Syrie, accusée par Ankara de soutenir la rébellion armée des séparatistes kurdes de Turquie. «Il y a un état de guerre non déclarée (...) La Turquie a été patiente mais sa patience a des limites», a déclaré le général...