Malgré les répercussions de la crise asiatique sur le secteur du transport La TMA poursuit son redressement financier

Le plan de redressement financier et de restructuration opérationnelle de la Trans Mediterranean Airways (TMA), entamé en novembre 1996 avec la nomination à la tête de son conseil d’administration de M. Fadi Saab, se poursuit, en dépit d’une conjoncture locale et internationale pas toujours favorable à une croissance du secteur du transport. Ce secteur lié étroitement aux échanges commerciaux a subi d’une manière directe, pendant le premier semestre de l’année en cours, les contrecoups de la crise financière asiatique, enregistrant une importante régression au niveau mondial. Du fait de la globalisation, les comptes financiers et opérationnels de la TMA n’ont pas été totalement épargnés par les secousses économiques mondiales et s’en sont ressentis quoique dans une limite qualifiée de très «acceptable» par M. Karim Soueid, représentant de la Middle East Capital Group (consultant financier de la TMA). Dans une conférence de presse tenue lieu au siège de la TMA à l’AIB, le PDG de la compagnie libanaise de fret aérien M. Fadi Saab a indiqué qu’en dépit des aléas du moment, tous les éléments du bilan et des comptes de profits de la compagnie ont enregistré des progressions dans des proportions variées. Seule compagnie libanaise à avoir une licence du gouvernement libanais pour la gestion du fret aérien à partir et à destination de l’AIB, la TMA, malgré une baisse de 6% dans ses recettes au premier semestre de l’année en cours par rapport à la même période de 1997 et une décroissance de 9% de ses heures de vol, a réussi à enregistrer une amélioration dans la rentabilité des heures de vol dans une moyenne de 5% et de 4% au niveau du taux de chargement. Cette amélioration s’est accompagnée d’une baisse des frais généraux de 15% et des frais fixes de 27%, le résultat net dans le cadre des comptes et des profits enregistrant pour la période s’étendant entre le 1/1/1997 et le 1/1/1998 une proportion d’amélioration de 62% alors que celle-ci était de 86% pour la même période entre 96 et 97. Il faut également signaler, pour le premier semestre de 1998, une baisse du déficit des actionnaires de 26%. Desservant le continent africain à travers des centres de regroupement du fret à Nairobi et au Caire, le continent européen à travers des centres à Amsterdam et à Paris, le Proche-Orient à travers un centre à Sharjah et l’Extrême-Orient à travers des centres à Bangkok et Shanghaï, l’activité de la TMA ne peut qu’être affectée par les fluctuations du commerce mondial, souligne M. Saab qui rappelle par ailleurs que dans la lecture des comptes financiers et opérationnels de la compagnie, la conjoncture économique locale, notamment le déséquilibre de la balance commerciale, devrait être prise en compte. Le marché libanais est aléatoire dans la mesure où le Liban est un pays importateur et que la TMA risque de faire des vols à vide en partance du Liban. Toujours est-il que la TMA possède un tiers du marché local pour ce qui est du fret aérien. Sa politique commerciale consiste sur le plan local à proposer des prix compétitifs aux producteurs et aux agriculteurs pour encourager l’exportation de leurs produits. Beyrouth trait d’union M. Saab souligne par ailleurs que l’amélioration de 68% des opérations de transit effectuées par la base de Beyrouth de la TMA, enregistrée pendant l’exercice financier de 1997 en comparaison avec celui de 1996, illustre le rôle de plaque tournante que joue le Liban au niveau des échanges commerciaux». «Ce rôle de plaque tournante du Liban sera d’autant plus bénéficiaire pour la TMA qu’à l’orée de l’an 2000 un village de fret sera créé dans les installations de la compagnie à l’AIB», dit-il. En prévision de la mise en œuvre de ce projet et de l’amélioration de sa part du marché sur le plan régional, la direction de la TMA a entamé une dynamique de rapprochement avec les compagnies aériennes du monde arabe. Des accords bilatéraux ont été signés avec certaines compagnies en prélude à des alliances stratégiques dans une étape ultérieure. Une importante coopération existe déjà entre la TMA et la Kuwait Airways. Faut-il encore signaler que la TMA est la seule compagnie spécialisée dans le fret aérien dans le monde arabe. Les compagnies de fret aérien arabes existantes représentent des sociétés sœurs de compagnies de passagers. Outre la compression budgétaire, la TMA a entrepris, pour accélérer son redressement financier, de fermer plusieurs bureaux improductifs à l’étranger, de régulariser ses vols, d’élargir son réseau et projette de mettre sur pied un service sophistiqué de porte à porte. Actuellement, la TMA assure un service d’aéroport à aéroport. La politique de compression des dépenses s’étant maintenue et renforcée pendant les deux derniers exercices financiers, parallèlement à une amélioration des recettes, tout porte à croire que la compagnie libanaise de fret aérien est appelée à connaître des jours meilleurs que ceux qu’elle a connus pendant et après la guerre.