Hariri satisfait du résultat de ses concertations économiques et financières (photo)

Le premier ministre Rafic Hariri a qualifié de «nécessaires» les concertations entreprises avec les différentes forces vives du pays en vue de trouver les moyens de financer les projets socio-économiques du gouvernement. A l’issue d’une réunion avec le vice-président du Conseil, M. Michel Murr, il s’est également déclaré «satisfait» des résultats de ces entretiens. De son côté, M. Murr a minimisé la portée de ses propos tenus lundi à sa sortie du palais de Baabda, concernant le double amendement de l’article 49 de la Constitution en prévision de l’élection présidentielle. «On a saisi ces propos au vol et on en a fait une légende», a-t-il dit. Pour en revenir aux concertations de M. Hariri, celui-ci a rencontré hier une délégation de la Confédération générale des Travailleurs, présidée par M. Ghanim Zoghbi. A sa sortie du sérail gouvernemental, ce dernier a affirmé qu’il s’était entendu avec le chef du gouvernement sur la formation du Conseil économique et social, et sur une deuxième réunion, demain jeudi. «Nous avons réclamé aussi l’augmentation du salaire minimum et la restitution du projet de l’échelle des salaires au Parlement», a-t-il ajouté. D’autre part, le chef du gouvernement a reçu une délégation du parti «Tachnag» au nom de laquelle le ministre Chahé Barsoumian a pris la parole. «Nous avons évoqué la situation de l’administration, le gaspillage qui y prévaut et la nécessité de son organisation (...)», a-t-il dit avant de poursuivre: «Nous sommes contre le prélèvement de nouveaux impôts du citoyen, mais nous sommes pour le développement de régions, le retour des personnes déplacées et l’application de la nouvelle échelle des salaires, sachant qu’il incombe de respecter le déficit budgétaire tel qu’approuvé par l’Assemblée. Certes, a ajouté M. Barsoumian, de nouvelles dépenses impliquent de nouvelles recettes. Mais il ne faut pas imposer de nouvelles mesures fiscales au citoyen qui en a trop supporté». Egalement consulté, le parti arménien «Ramgavar» estime que ces concertations auront «un impact positif sur l’avenir politique et économique du pays». Le porte-parole du parti a en outre indiqué que la délégation du «Ramgavar» avait formulé un certain nombre de «critiques constructives». Par ailleurs, au nom du parti «Hanchag», le député Yeghya Djerdjian a notamment déclaré à l’issue de l’entrevue avec M. Hariri: «Nous avons émis certaines remarques concernant la réforme et la corruption administratives, et les impôts ascendants. La réunion était positive, franche et fructueuse», a-t-il dit. Le chef du gouvernement a reçu enfin une délégation du parti communiste présidée par M. Farouk Dahrouj. Celui-ci a estimé que «la crise au Liban ne se règle pas seulement par des décisions et des mesures financières. La crise est en effet politique, économique, financière et sociale. (...) Nous avons donc souligné la nécessité de créer un climat de confiance dans le pays et ceci ne peut se réaliser que par une véritable entente politique», a-t-il précisé. Insistant d’autre part sur une réforme administrative «loin de toutes ingérences politique ou confessionnelle», M. Dahrouj a ajouté concernant les moyens de financer le Trésor: «Nous avons proposé de prélever des impôts sur les capitaux, sur les propriétés, et la création d’un impôt ascendant sur les bénéfices» des entreprises. Sur un autre plan, le chef du gouvernement a conféré avec l’ambassadeur d’Allemagne, M. Peter Wittig. Ce dernier a notamment souligné l’importance de la visite au Liban, le 25 mars prochain, du président du Bundesrat (Chambre haute du Parlement allemand) Gerhard Schroeder, dans la mesure où les entretiens seront axés sur «le développement des relations économiques» entre le Liban et l’Allemagne.