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Actualités - ANALYSE

Présidentielle : le chaud et le froid

C’est la douche écossaise, du moins sur le plan médiatique. Un jour, on vous affirme que c’est pratiquement dans la poche; puis le lendemain patatras, une petite phrase de dignitaire et tout est remis en question. Mais, selon un ministre influent, la situation reste inchangée: «Le général Emile Lahoud continue à caracoler en tête de la course à la présidence de la République. Ses chances restent intactes…» Ce qui, on ne peut s’empêcher de le noter, représente tout de même une nuance par rapport à la semaine dernière quand les mêmes sources proclamaient que l’avénement du général était définitivement acquis. Du reste, ce même ministre reconnaît que «le sommet Hraoui- Assad, dont on attendait beaucoup, a été un peu trop retardé. Cela donne lieu à des supputations diverses tissant un certain climat d’incertitude et de confusion». Mais à son avis, il n’y aura quand même pas «de surprises. L’élection interviendra à coup sûr au cours du premier des deux mois prévus à cet effet». Et qui sont du reste divisés en procédures distinctes. Jusqu’au 24 octobre, en effet, l’Assemblée nationale doit être convoquée pour procéder au scrutin. Ensuite, elle se réunit d’elle-même; et si elle ne le fait pas, elle est obligée de se rassembler automatiquement le dixième jour précédant l’expiration du mandat du président sortant et elle siège jusqu’à parvenir à un vote décisif. Le ministre cité reprend: «Il ne faut pas créer une tension artificielle autour de la présidentielle, ni s’impatienter. Nous en sommes encore au début de la première phase du processus et il est dès lors surprenant que l’on parle de «retournement de situation». Il faut laisser le temps au temps comme répétait le président François Mitterrand en reprenant un mot oublié de Flaubert. A notre connaissance, c’est le nom du général Emile Lahoud qui est retenu…» Scénario et impératifs Mais par qui, là est toute la question. Est-ce que les décideurs ont dit leur mot? La source gouvernementale ne le précise pas, mais souligne que «ce choix contente l’opinion comme les pôles politiques ou officiels». Bkerké et Baabda aussi? Le ministre élude encore et enchaîne en indiquant que «la finalisation nécessite encore des contacts car il faut quand même lever certaines réticences…». Enfin un semblant d’aveu que tout n’est pas si rose, d’autant que, selon lui, «on doit également expliquer plus en détail l’affaire à certaines parties internationales et régionales». Aux grands électeurs en somme! Toujours est-il que cette personnalité informée prévoit et analyse le scénario suivant: — Un sommet Assad-Hraoui, qui a du reste tardé, pour discuter de la présidentielle, à la lumière des données locales, régionales et internationales. Cette rencontre devra décider du nom de l’élu et par voie de conséquence de l’opportunité d’ouvrir une session extraordinaire du Parlement aux fins d’amender l’article 49 de la Constitution. Il en découlerait évidemment la fixation des dates, pour cette séance de révision comme pour celle de l’élection. Rien en fait ne pourra être rendu public avant la tenue de ce sommet. — Au-delà du scrutin même le plus important sera la conclusion d’un accord entre toutes les parties concernées, sur le programme qui devra être appliqué sous le nouveau régime. Ce qui implique un premier consensus autour de la nature, du nombre, de la composition, de la sélection des membres du prochain Cabinet. Il n’est pas question en effet de laisser la voie ouverte à des conflits politiques potentiels sur ce point car cela gripperait le démarrage du processus qu’on veut initier. — Après quoi la priorité du pouvoir devra aller à la réforme de l’administration, à l’éradication de la corruption et du clientélisme politicien…
C’est la douche écossaise, du moins sur le plan médiatique. Un jour, on vous affirme que c’est pratiquement dans la poche; puis le lendemain patatras, une petite phrase de dignitaire et tout est remis en question. Mais, selon un ministre influent, la situation reste inchangée: «Le général Emile Lahoud continue à caracoler en tête de la course à la présidence de la...