Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Washington convoque les acteurs d'Oslo dans l'espoir d'un déblocage (photos)

Le gouvernement américain a profité de la présence sur son territoire des principaux acteurs du processus de paix au Proche-Orient pour essayer de montrer que tout n’est pas définitivement bloqué, cinq ans après les accords d’Oslo. Après avoir vu le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à New York mercredi, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright a reçu successivement vendredi à Washington le prince héritier séoudien Abdallah Ben Abdel Aziz, ses homologues syrien et égyptien Farouk el-Chareh et Amr Moussa, et le chef du gouvernement libanais Rafic Hariri (VOIR PAR AILLEURS). Mme Albright doit retourner à New York samedi soir pour des entretiens séparés avec M. Netanyahu et le président palestinien Yasser Arafat. De son côté, Bill Clinton recevra les deux hommes au début de la semaine prochaine. Cet activisme succède à des semaines de quasi-inaction, hormis une mission peu concluante du principal médiateur américain au Proche-Orient, Dennis Ross. Dirigeants palestiniens et arabes reprochent à Washington d’avoir baissé les bras devant l’intransigeance de M. Netanyahu, et de ne pas avoir le courage politique de rejeter publiquement sur Israël la responsabilité de l’impasse. Après une longue lune de miel, la presse américaine n’est pas tendre avec Mme Albright. Quand le New York Times ou le Washington Post font le bilan de son action sur le Proche-Orient — un dossier qu’elle maîtrise mal —, il figure au passif. La Maison-Blanche ne serait pas fâchée non plus de replacer Bill Clinton dans un rôle de faiseur de paix, au moment où le scandale Monica Lewinsky domine les écrans de télévision. Les Américains sont surtout très conscients, comme le souligne le porte-parole du département d’Etat, James Rubin, que «l’heure de vérité approche» avec la fin du processus d’Oslo, prévue pour mai 1999. A cette date, le statut définitif des territoires palestiniens autonomes devra avoir été défini par négociation. Or le désaccord sur l’ampleur du prochain retrait militaire israélien de Cisjordanie bloque tout depuis 18 mois. M. Netanyahu refuse toujours de céder une nouvelle portion correspondant à 13% de la Cisjordanie. L’Autorité palestinienne contrôle déjà 60% de la bande de Gaza et 27% de la Cisjordanie. Les Palestiniens ont averti qu’ils proclameraient leur Etat dès le 4 mai 1999, quoi qu’il arrive. Israël a menacé de dénoncer alors les accords déjà signés et d’annexer la majeure partie de la Cisjordanie, restée sous contrôle israélien. Cette querelle, qui risque de porter le coup de grâce aux efforts de relance des négociations, s’est ravivée à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies. M. Arafat devrait réaffirmer lundi devant l’Assemblée le droit des Palestiniens à établir un Etat indépendant ayant Jérusalem-Est pour capitale. Il a confirmé vendredi à Liège (Belgique) qu’il s’agissait de «la priorité» pour les Palestiniens. Ce serait alors «l’effondrement total» d’Oslo, a averti jeudi M. Netanyahu, tandis que Mme Albright dénonçait de manière générale les «actions unilatérales». Embarrassés, les Etats-Unis se gardent cependant bien de dire s’ils reconnaîtraient ou non l’Etat palestinien ou l’annexion par Israël de la Cisjordanie. Pour l’instant, ils sont revenus à une stratégie des petits pas. Après avoir répété pendant des mois que «rien n’est réglé si tout n’est pas réglé», James Rubin explique désormais que certains dossiers en litige «sont mûrs pour un coup de pouce» et qu’il faut «engranger des résultats là où c’est possible». Il cite notamment des points sur lesquels Palestiniens et Israéliens sont proches d’un accord depuis des mois: création d’un aéroport, d’un port et d’une zone industrielle à Gaza, liberté de passage des Palestiniens entre Gaza et la Cisjordanie. Les prochains jours diront si les principaux intéressés sont prêts à jouer le jeu. L’autre volet du processus de paix, dit syro-libanais, est encore plus mal en point. M. Netanyahu a rappelé jeudi sa proposition de retirer son armée du Liban-Sud en échange d’arrangements de sécurité. La Syrie et le Liban l’ont déjà rejetée, exigeant un retrait inconditionnel. Les négociations sur un retrait israélien du Golan, occupé depuis 1967, sont en panne depuis février 1996.
Le gouvernement américain a profité de la présence sur son territoire des principaux acteurs du processus de paix au Proche-Orient pour essayer de montrer que tout n’est pas définitivement bloqué, cinq ans après les accords d’Oslo. Après avoir vu le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à New York mercredi, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright a reçu...