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Actualités - CHRONOLOGIE

La presse, à son tour, part en guerre contre le procureur Haro sur Kenneth Starr en Amérique

L’Amérique crie haro sur le procureur Kenneth Starr, accusé d’avoir noyé le pays dans un torrent de pornographie pour abattre politiquement Bill Clinton. Les attaques contre M. Starr, nommé par la justice pour enquêter sur le scandale Lewinsky et d’autres affaires touchant à la Maison-Blanche, se sont d’ailleurs multipliées depuis la diffusion télévisée lundi de l’enregistrement vidéo de son interrogatoire du président devant le «Grand Jury» (chambre de mise en accusation). «Kenneth Starr est un cauchemar tout droit sorti de Kafka», affirmait jeudi un éditorialiste du «New York Times». «Sans retenues et sans principes, il représente le type même du procureur zélé que nous devrions tous redouter», ajoutait un éditorialiste du «Washington Post». D’autres journaux l’ont comparé au personnage de l’inspecteur Javert dans «Les Misérables» de Victor Hugo ou bien encore au capitaine Ahab qui poursuit avec acharnement «Moby Dick», la baleine blanche de Herman Melville. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Michael McCurry, ne manque pas pour sa part d’associer la lente dissémination des éléments du rapport Starr sur les frasques sexuelles du président au «flot ininterrompu de l’égout». Pour les alliés démocrates de Bill Clinton, dénoncer M. Starr relève d’une double stratégie: convaincre l’opinion publique de rapidement tourner la page pour éviter une longue enquête humiliante et débilitante pour la présidence et miner la crédibilité du rapport Starr pour éviter au président la destitution si l’affaire en arrivait là au Congrès. Mercredi, le sénateur démocrate John Kerry, parmi d’autres, appelait la Chambre des représentants à rapidement conclure son enquête. Et M. Starr, ajoutait-il, devrait être contraint d’accepter une date limite pour en finir avec ses enquêtes qui durent depuis près de cinq ans. La fureur contre M. Starr était encore plus virulente à la Chambre où des élus démocrates ont avancé une motion de destitution contre le procureur indépendant, accusé «d’abus de pouvoir». La motion, soumise par Alcee Hastings, représentant démocrate de Floride et lui-même ancien juge destitué il y a dix ans par le Congrès, a été repoussée par 340 voix à 71. Menaces contre Monica Lewinsky Les démocrates reprochent notamment à M. Starr de n’avoir pas communiqué au Congrès l’ensemble de son dossier sur l’affaire Lewinsky. Et d’ajouter que la vingtaine de cartons toujours en sa possession pourrait contenir des preuves de nature à innocenter le président. La Maison-Blanche et ses alliés sont également partis en guerre contre M. Starr pour la façon dont il a traité Monica Lewinsky lors de son interpellation. M. Starr l’aurait menacée de 27 ans d’emprisonnement pour faux témoignage, aurait refusé de l’autoriser à appeler son avocat et, pour accentuer la pression, aurait menacé d’inculper sa mère pour complicité. Selon des démocrates à la commission judiciaire de la Chambre, même des républicains seraient mécontents de ce comportement. Par ailleurs, les avocats de M. Clinton accusent M. Starr d’avoir déformé le témoignage de Monica en passant quasiment sous silence un élément de sa déposition selon lequel M. Clinton ne lui a jamais promis un emploi en échange de son silence. M. Starr, 52 ans, s’est vivement défendu de ces accusations, affirmant que son rapport mentionnait ce démenti à deux reprises. Il le mentionne effectivement une fois au détour d’une phrase, puis dans une autre phrase très brève. Mais il ne cite pas directement la jeune femme. Celle-ci avait indiqué au Grand Jury, de son propre chef, les procureurs ne lui ayant pas posé la question: «Je voudrais juste dire que personne ne m’a jamais demandé de mentir et qu’on ne m’a jamais promis un emploi en l’échange de mon silence».
L’Amérique crie haro sur le procureur Kenneth Starr, accusé d’avoir noyé le pays dans un torrent de pornographie pour abattre politiquement Bill Clinton. Les attaques contre M. Starr, nommé par la justice pour enquêter sur le scandale Lewinsky et d’autres affaires touchant à la Maison-Blanche, se sont d’ailleurs multipliées depuis la diffusion télévisée lundi de...