Le Hezbollah pour un président attaché à l'option de la résistance

Le bloc parlementaire du Hezbollah a esquissé dans un communiqué publié hier le profil qui devrait être, pour lui, celui du prochain président de la République, soulignant notamment que ce dernier devrait tout d’abord être «attaché à l’option de la résistance comme moyen de mettre un terme à l’occupation israélienne» au Liban-Sud. Selon le communiqué, le nouveau chef de l’Etat devrait aussi être «conscient de la profondeur des liens qui unissent le Liban arabe à son frère le plus proche (la Syrie). Il devrait donc agir dans un sens d’approfondissement des relations de fraternité, de coopération et de coordination» entre les deux pays, ajoutent les députés intégristes. Ils estiment que les rapports avec la Syrie ne doivent pas être «le résultat d’une politique saisonnière» et que nul ne doit «s’en prévaloir contre d’autres parties libanaises, ou les utiliser à des fins de profit personnel». Ensuite, le communiqué invite le prochain président à être le protecteur de la Constitution et des institutions de l’Etat, ce qui doit le porter à œuvrer à partir de sa position pour rétablir le rôle des institutions, notamment du Parlement et du Conseil des ministres, et pour mettre un terme à «la pratique du partage du pouvoir à trois». Le chef de l’Etat doit aussi, dans le même esprit, «se montrer déterminé à encourager l’adoption d’une loi électorale juste, qui puisse assurer l’élection d’une Chambre véritablement représentative», souligne le texte. Les députés du Hezbollah voient également dans le prochain chef de l’Etat un protecteur des libertés publiques, «qu’il doit chercher à consolider, dans la mesure où il s’agit de fondements essentiels de l’entité libanaise». Il doit par ailleurs pouvoir «rectifier les politiques économiques (menées par le gouvernement), dans un sens permettant la ré-émergence de la classe moyenne par le biais d’une politique de prestations sociales». Enfin, le communiqué appelle le prochain président à préserver «l’entente et le droit de chaque communauté à organiser le statut personnel de ses membres». «Seules doivent être adoptées les politiques harmonisant l’unité de l’Etat et de ses institutions avec la pluralité de la société civile, et non les politiques improvisées qui prétendent imposer une unification qui viderait le Liban de sa substance et qui n’aboutissent qu’à susciter des polémiques», conclut le texte, dans une claire allusion à la campagne menée par le président Elias Hraoui en faveur du mariage civil facultatif.