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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Tourisme : le décollage se fait attendre

Le tourisme au Liban a continué à progresser en 1998 mais n’arrive pas à retrouver son niveau d’avant-guerre car le pays reste une destination chère. 198.072 touristes sont venus au Liban en juillet et août derniers, soit près de 10% de plus que pour la même période de 1997, et ce malgré un début de saison tardif en raison du Mondial de football en France. Selon le ministère du Tourisme, le nombre total d’entrées durant les huit premiers mois de l’année a progressé de près de 12,6%. Avec 557.568 entrées en 1997 et 445.428 à fin août 1998, la progression est certes nette par rapport à 1992 (209.926), mais on est encore très loin du 1,2 million de visiteurs de 1974. Pour le président du syndicat des hôteliers, Pierre Achkar, «il faudrait 700.000 à 800.000 touristes par an pour que le secteur hôtelier tourne à 50% d’occupation». Plus cher que Monte-Carlo Les touristes arabes restent les plus nombreux (41,3% jusqu’à août 1998), devant les Européens (29,5%) et les Américains (11%), mais ils sont devenus beaucoup moins dépensiers qu’auparavant. «Ils ne demandent plus de mezzés et se contentent d’un plat unique, parfois certains ne prennent que 4 boissons pour 6. Il y en a même qui ont une calculette au moment de la commande», raconte un restaurateur, Farouk Douroubi. Quant aux touristes arabes riches, beaucoup pensent de plus en plus à aller passer leurs vacances en Europe car, disent certains, «le Liban est plus cher que Monte-Carlo». Leurs villas restent désespérément désertes à Aley, Bhamdoun ou Sofar. Du côté des Occidentaux, les hôteliers comptent plus pour remplir leurs établissements sur les hommes d’affaires que sur les touristes: ces derniers viennent surtout d’octobre à mai découvrir les richesses architecturales et archéologiques du Liban. Ainsi, à eux seuls, Français, Allemands, Italiens et Anglais représentent les deux tiers de tous les visiteurs étrangers (51 nationalités enregistrées) qui se sont rendus cette année à Baalbeck. Face à la timidité de la reprise d’un secteur vital, qui représentait près de 20% du Produit intérieur brut (PIB) juste avant guerre (8% en 1997), les opérateurs libanais s’interrogent aujourd’hui sur le potentiel du Liban et sur sa part future dans le tourisme au Proche-Orient. Le défi est d’autant plus difficile que les professionnels doivent investir lourdement pour agrandir le parc hôtelier, soit en construisant de nouveaux établissements soit en restaurant ceux détruits durant la guerre. Selon M. Achkar, le Liban disposait avant la guerre d’une capacité hôtelière de 18.000 chambres. Il n’en compte plus actuellement que 10.000, dont 4.000 non encore rénovées. Vers l’an 2000 il devrait y avoir, selon lui, 2.500 à 3.000 chambres de plus. «Tout se jouera après la paix avec Israël», prédit M. André Chahwan, directeur d’un grand hôtel à Maameltein. Pour M. Achkar, «il existe déjà un potentiel européen mais, malheureusement, il est freiné par l’image que donnent du pays les médias étrangers en ne parlant que des actions guerrières au Liban-Sud».
Le tourisme au Liban a continué à progresser en 1998 mais n’arrive pas à retrouver son niveau d’avant-guerre car le pays reste une destination chère. 198.072 touristes sont venus au Liban en juillet et août derniers, soit près de 10% de plus que pour la même période de 1997, et ce malgré un début de saison tardif en raison du Mondial de football en France. Selon le...