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Actualités - CHRONOLOGIE

La presse iranienne malmenée par les ultras

La presse iranienne est depuis plusieurs jours soumise à forte pression, avec la fermeture d’un journal considéré comme proche du président Mohammad Khatami, plusieurs arrestations de journalistes et des menaces de destitution du ministre modéré de la Culture. La presse, qui a une plus grande liberté d’expression et de critique depuis l’élection, l’an dernier, du président Khatami, se voit désormais fermement rappelée à l’ordre par les tenants de l’orthodoxie. Mercredi, 180 députés, sur les 270 du Parlement iranien, dominé par les conservateurs, ont signé une pétition fustigeant ceux qui par leurs écrits «portent atteinte aux valeurs islamiques et à la sécurité nationale». La mise en détention mardi du directeur général adjoint et d’un rédacteur en chef de l’agence officielle IRNA, MM. Mohammad-Reza Sadegh et Ali-Reza Khosravi, a également fait monter la tension. L’agence, proche des milieux gouvernementaux modérés, est mise en cause pour sa couverture d’une récente tentative d’assassinat contre le chef d’une très puissante fondation politico-économique du régime, M. Mohsen Rafiq-Doust. Selon le «Tehran Times», M. Rafiq-Doust a porté plainte à la suite de la diffusion par IRNA d’une information affirmant que l’attentat a été commis par un handicapé de guerre mécontent de ses allocations sociales, et non pas, comme il l’affirme, par des «éléments contre-révolutionnaires». Dans un geste rare de la part d’une agence officielle, IRNA a publié une depêche de protestation demandant la «libération inconditionnelle et immédiate» de ses deux collaborateurs. L’agence a toutefois estimé que les deux hommes pourraient être rapidement remis en liberté sous caution. Le 16 septembre dernier déjà, la justice iranienne, dominée également par les conservateurs, avait mis un coup d’arrêt brutal aux activités du journal «Tous», très en vogue chez les jeunes et les intellectuels, en faisant investir son imprimerie et la salle de rédaction par les forces de l’ordre. Les trois principaux responsables du journal pro-Khatami ont été placés en détention pour avoir agi «contrairement à la sécurité et l’intérêt national», selon un communiqué judiciaire. La fermeture musclée du journal était survenue quelques heures à peine après une mise en garde du Guide de la république islamique et numéro un du régime, l’ayatollah Khamenei, contre les journaux accusés d’être «pro-occidentaux» et de nuire à «la foi des gens, l’islam et la révolution». «Certains éléments antirévolutionnaires ou personnes ignorantes font un mauvais usage de la liberté et contaminent les esprits», avait dans la foulée affirmé le procureur général de Téhéran, l’ayatollah Morteza Moghtadaie. (AFP)
La presse iranienne est depuis plusieurs jours soumise à forte pression, avec la fermeture d’un journal considéré comme proche du président Mohammad Khatami, plusieurs arrestations de journalistes et des menaces de destitution du ministre modéré de la Culture. La presse, qui a une plus grande liberté d’expression et de critique depuis l’élection, l’an dernier, du...