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Actualités - CHRONOLOGIE

Jost Stollmann, l'original entrepreneur des sociaux démocrates

Jost Stollmann loue les «performances fantastiques» du chancelier Kohl, mais il sera ministre de l’Economie de son adversaire Gerhard Schroeder si les sociaux-démocrates l’emportent en septembre. Miroir du pragmatisme que Schroeder s’évertue à incarner, cet entrepreneur en informatique — non membre du SPD — est doté d’une carrure internationale. Il est jeune (43 ans) et éloquent. Trop même au goût de Schroeder, qui l’a invité à davantage de retenue après ses commentaires sur le chancelier. Elu manager européen de l’année 1990, ce «Bill Gates allemand» à qui tout réussit promet de regonfler le moral économique de l’Allemagne morose. Il en impose par ses prestigieux diplômes et ses millions. Son baccalauréat en poche, Stollmann choisit la France et l’Amérique pour ses études, apprenant le droit à Aix-en-Provence et le commerce à Harvard après un détour par l’Institut d’Etudes Politiques à Paris. Trois ans de conseil en entreprise à Boston et il vole de ses propres ailes. Mais, l’oiseau migrateur se casse le nez lors de son premier essai, une société en vidéo qui fait rapidement faillite. Père de 5 enfants Peu échaudé par ce ratage et lesté par son père de 500.000 marks (277.000 dollars), il fonde en 1984, à 29 ans, l’entreprise de gestion informatique Compunet, devenue treize ans plus tard le numéro un allemand du secteur avec 1,9 milliard de marks de chiffre d’affaires (1,05 milliard de dollars) et 3.000 employés. Le groupe américain General Electric rachète l’affaire en 1996 et Stollmann se lance alors avec sa femme Fiona dans les logiciels éducatifs. Grand amateur de voile et de ski, ce père de cinq enfants a le goût du risque et du changement et colle parfaitement à la cible du «nouveau centre» visée par le SPD. Parti en croisade contre «les râleurs et les pessimistes», il est volontariste au possible, ne jure que par la communication, et veut donner «une vision» d’avenir à l’Allemagne en réunissant «les meilleurs cerveaux» de la planète. Son credo: lutter contre le chômage, occuper «les nouveaux marchés du futur», réformer radicalement le financement des retraites et de l’assurance-maladie. Stollmann a le verbe haut. Son scepticisme face au «pacte pour l’emploi» prôné par Gerhard Schroeder lui a valu les foudres des syndicats, qui doutent de sa volonté d’améliorer la condition des salariés. Il aurait pu, de ses propres dires, rallier l’équipe d’Helmut Kohl. Mais, Schroeder a pris les devants en cooptant en juin cet ancien membre des jeunesses chrétiennes-démocrates et de la CDU (jusqu’en 1986) qui avouait encore en juin tout ignorer du programme social-démocrate. Fils d’un concessionnaire automobile, souvent en jeans et en tennis, Stollmann revendique de «ne jamais vouloir devenir politicien» et promet qu’il n’entrera pas au SPD. (AFP)
Jost Stollmann loue les «performances fantastiques» du chancelier Kohl, mais il sera ministre de l’Economie de son adversaire Gerhard Schroeder si les sociaux-démocrates l’emportent en septembre. Miroir du pragmatisme que Schroeder s’évertue à incarner, cet entrepreneur en informatique — non membre du SPD — est doté d’une carrure internationale. Il est jeune (43 ans)...